Emeutes urbaines : la droite s’aventure sur le terrain identitaire, au risque de la dérive

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Le président du groupe Les Républicains (LR), Olivier Marleix, et le député (LR) des Alpes-Maritimes et chef du parti, Eric Ciotti, pendant la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 6 juin 2023.

A la suite des émeutes qui ont ébranlé le pays, Les Républicains (LR) avancent leur « plan pour restaurer l’ordre public en France ». Et confirment que la droite en a fini avec ses complexes, s’ils existaient encore. Augmentation des places de prison, majorité pénale à 16 ans, responsabilité pénale parentale, déchéance de la nationalité des criminels binationaux… Les dirigeants du parti ont dévoilé une série de mesures fortes, jeudi 6 juillet, lors d’une conférence de presse à Paris.

« Il faut que la République passe à l’action face au délitement de l’autorité », a déclaré le président de LR, Eric Ciotti, en demandant au gouvernement d’envoyer un message de fermeté aux auteurs, souvent très jeunes, de ces violences. Selon le député des Alpes-Maritimes, « la prison ferme ne doit plus être l’exception », y compris pour les mineurs, dont il souhaite qu’ils puissent être jugés en comparution immédiate, même sans le consentement de leurs parents.

Pour cette prise de parole au siège du parti, M. Ciotti était entouré des chefs de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, Olivier Marleix et Bruno Retailleau. Mercredi, le sénateur de Vendée avait déclenché une polémique au moment de qualifier les émeutiers. « Certes, ce sont des Français mais ce sont des Français par leur identité. Et, malheureusement, pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques », a-t-il avancé sur Franceinfo. Malgré l’indignation provoquée par ses propos, l’intéressé assume et regrette que la France « passe son temps à s’autoflageller ».

Quelques heures plus tard, la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio interpellait le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin (ancien LR), lors d’une audition au Sénat. « Vous allez me dire que la plupart des gens arrêtés sont français. D’accord. Mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui. Ils sont comment français ? », demandait l’élue du Val-d’Oise, habituée des plateaux de CNews.

« Naturalisation ne veut pas dire assimilation »

Si un cadre du parti relativise la sortie « d’une sénatrice que personne ne connaît vraiment », elle n’est pas la seule à s’avancer sur le terrain identitaire. Le numéro deux de LR, François-Xavier Bellamy, a reproché à M. Darmanin sa naïveté. Référence aux propos du ministre de l’intérieur, mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, au sujet des émeutes. « L’explication seulement identitaire me paraît très erronée », a déclaré M. Darmanin. Appelant à « ne pas confondre les débats », il a annoncé que « moins de 10 % des interpellés étaient étrangers » et « 90 % français ». Le lendemain, au Sénat, il a assuré qu’il avait constaté parmi les personnes gardées à vue, « des gens qui apparemment pourraient être issus de l’immigration ». Avant d’ajouter : « Mais il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo. »

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