Après le passage de Belal à La Réunion, des dégâts « terribles » et la crainte d’un futur cyclone « vrai de vrai »

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La marina de Saint-Gilles-les-Bains, après le passage du cyclone Belal, à La Réunion, le 16 janvier 2024.

Quelques jours après le passage, lundi 15 janvier, du cyclone tropical Belal, La Réunion commence à mesurer l’ampleur des ravages provoqués par le phénomène. Même s’il y a, bien sûr, ce sentiment de soulagement d’avoir évité le cataclysme redouté.

Au dernier moment, le système dépressionnaire a infléchi sa trajectoire pour rester en bordure de la côte nord du département français de l’océan Indien (873 100 habitants) placé en alerte violette – le plus haut niveau, synonyme de « danger imminent », avant de descendre sur la partie est puis ressortir en mer. Il laisse toutefois derrière lui la mort de quatre personnes – trois sans-abri plus une autre intoxiquée par le monoxyde de carbone généré par son groupe électrogène – ainsi que des dizaines de millions d’euros de dégâts encore en cours d’évaluation.

« Les conséquences sont terribles, surtout pour les agriculteurs », a constaté, vendredi 19 janvier, lors d’un point de situation, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini. Météo-France estime que le département n’avait pas connu de cyclone aussi violent depuis le destructeur Dina en 2002.

« Il faut tout recommencer »

Venu deux jours plus tôt sur l’île « pour montrer [s]on soutien à la population réunionnaise » et « la grande réactivité de l’Etat », Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer, a assuré que La Réunion ferait l’objet d’une reconnaissance de catastrophe naturelle. Une annonce effectuée avant la réunion de la commission interministérielle, qui s’est déroulée vendredi. Un arrêté doit être publié dans les prochains jours.

Le numéro trois du gouvernement a promis de « débloquer de l’argent frais rapidement », dans la semaine suivant sa visite, a-t-il assuré aux producteurs de fruits et légumes, aux planteurs de canne à sucre, et aux éleveurs, qui payent le plus lourd tribut économique. « Comme toujours en cas de cyclone », soupire Frédéric Vienne, président de la chambre d’agriculture.

Gérald Darmanin, lors de sa visite à Saint-Denis sur l’île de La Réunion, le 17 janvier 2024.

Maraîcher à Piton Hyacinthe, à 1 200 mètres d’altitude dans le sud de l’île, Gilles Fontaine a subi « près de 80 % de pertes ». Il avait commencé à récolter ses courgettes trois jours avant l’arrivée du cyclone, « mais maintenant, c’est fini ». Ses tomates en fleurs ont subi le même sort. « J’ai 60 ans et je suis habitué aux calamités mais c’est dur, confie le producteur. On n’a plus rien. Il faut tout recommencer. »

A la tête de 2,5 hectares de maraîchage, Lucien Payet, 41 ans, montre ses salades aux feuilles transpercées par les rafales de vent à plus de 150 kilomètres à l’heure. Les pluies torrentielles les ont gorgées d’eau et remplies de terre. Le brûlant soleil d’après le cyclone les fait pourrir. Seule solution : les arracher pour les jeter. « Maintenant, il va falloir préparer le sol qui a été lessivé et replanter petit à petit », déplore le producteur, qui avoue « avoir pris un joli de coup de bois sur la tête ».

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