Notre relation avec le pétrole s’apparente-t-elle à celle que l’on pourrait avoir avec un pervers narcissique ? Pourquoi les écolos applaudissent en faisant « ainsi font, font, font les petites marionnettes » ? Ne pas avoir de grille-pain est-il un signe de radicalité écologique ? Va-t-on avoir tous mauvaise haleine bientôt, à force de manger des patates et des oignons ?
Avec les punchlines de Swann Périssé, même la fin du monde devient déjantée. Dans son talk-show « Y’a plus de saisons » − à écouter sur Binge Audio si l’on ne peut assister aux enregistrements sur scène, à Paris −, l’humoriste taquine des spécialistes de l’écologie. La trentenaire a reçu Timothée Parrique, rebaptisé « le Dieu du stade décroissant » ; Camille Etienne, « la Queen de l’écorésistance », et même Jean-Marc Jancovici, alias « le King du bilan carbone ». « Voilà un ingénieur ultrasérieux, écouté par des hommes blancs cisgenres de plus de 50 ans. Moi, je suis féministe, politiquement incorrecte, et je parle de cul comme Janco disserte du nucléaire », résume Swann Périssé.
Postée sur YouTube en octobre, la vidéo de l’échange entre la jeune femme de 33 ans et le membre du Haut Conseil pour le climat de 61 ans cumule des centaines de milliers de vues. Des scores habituels pour cette humoriste forte d’une communauté de près de un million d’abonnés sur les réseaux sociaux, qui présentera son nouveau stand-up le 11 janvier 2024 au Palais des Glaces, à Paris, puis en tournée dans toute la France à partir d’avril. Le spectacle, où il est question de sexe, de colère, d’écologie et d’indignation, est tout sauf son titre, à savoir Calme, mais entièrement à l’image de son autrice : franc, fulminant et hilarant.
« Swann a une colère constante et une joie de vivre inépuisable. Ce sont ses deux moteurs pour créer », estime la productrice du spectacle, Valentine Mabille. Elle a rencontré l’humoriste il y a une dizaine d’années, lors de ses débuts dans le stand-up : « On s’est tout de suite plu, car on riait toutes les deux très fort et on ne s’excusait pas d’exister. »
Dernière d’une fratrie de quatre sœurs, Swann Périssé raconte avoir développé son sens de l’humour pour s’affirmer : « Enfant, j’étais complexée par ma petite taille, je pleurais quand je voyais mes photos de classe. En faisant rire les autres, j’avais l’air plus mûre, car les gens bêtes n’ont pas le sens de l’humour. Faire des allusions, saisir le sous-texte, c’est une forme d’intelligence. J’ai toujours adoré ça. »
Le palais Farnèse en chaussettes
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