
Aux côtés des Camille Etienne, Greta Thunberg, Thomas Wagner (créateur du site Bon Pote), Léna Lazare ou encore Léa Falco, son nom revient rapidement dans la bouche des jeunes lorsqu’on leur demande qui, pour eux, incarne le mieux aujourd’hui la mobilisation pour l’écologie. Au point qu’on s’étonnerait presque de ne pas avoir parlé plus tôt de Paloma Moritz dans cette rubrique. La journaliste de 32 ans, responsable du pôle écologie de Blast, média en ligne indépendant créé par Denis Robert, fait pourtant bien partie des nouvelles générations bousculant les normes dans leur domaine.
Revendiquant un journalisme engagé, notamment sur la question du dérèglement climatique, elle se bat pour un traitement médiatique du sujet « à la hauteur de l’urgence écologique ». Elle a d’ailleurs activement participé à la rédaction de la charte du même nom lancée en 2022, déjà signée par plus de 1 500 journalistes et des dizaines de rédactions, s’engageant à modifier leur façon de travailler, pour mieux intégrer cet enjeu dans le traitement de l’information.
« L’écologie ne doit plus être une simple rubrique dans les médias et les journaux, ou une problématique géophysique, elle doit irriguer tous les sujets, tous les services, tous les pans de la société », dégaine-t-elle, au bout d’à peine trois minutes, quand on la retrouve dans un café parisien pendant l’été. Paloma Moritz prépare alors sa rentrée sur les chapeaux de roues car, en plus de son émission hebdomadaire et d’un nouveau podcast sur Blast, elle participera aussi régulièrement aux nouveaux débats de « La Matinale » de France Inter. Sans compter ses régulières interventions lors d’événements sur l’écologie, ainsi qu’un projet de documentaire et de livre à plus long terme. Bref, pas de quoi alléger son riche emploi du temps dans les prochains mois.
Sensibilité et références populaires
Auprès des personnes qu’elle interviewe comme de ses collègues, la journaliste passe ainsi pour une bûcheuse. « J’ai rarement croisé des journalistes qui préparent et maîtrisent autant leur sujet que Paloma, raconte ainsi l’une de ses récentes invitées, la militante écologiste Camille Etienne. En tant que femme, jeune, qui parle de questions climatiques, elle sait qu’elle doit de toute façon en faire trois fois plus pour être crédible et écoutée. » Elle loue son perfectionnisme et le fait « d’être tout de suite dans le fond des sujets, tout en allant toujours chercher les failles dans la pensée et les discours ».
Une rigueur peu à peu reconnue par toute la variété de scientifiques, militants et penseurs de l’écologie qui se succèdent une fois par semaine sur son plateau, devenu incontournable sur le sujet en deux ans et demi d’existence de Blast. On y a parlé, ces derniers mois, du manque d’eau, de l’impact du réchauffement climatique dans les banlieues, des pesticides, de la criminalisation du mouvement écologiste, du réenchantement des imaginaires avec l’écrivain Alain Damasio, etc.
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