
Sur la route des campings, au Pyla-sur-Mer, en Gironde, le paysage n’est plus le même. Si quatre des cinq campings qui longent la célèbre dune du Pilat – Les Flots bleus, le Panorama, la Dune, Pyla Camping et Le Petit Nice – ont bien rouvert, les stigmates de l’incendie de l’été 2022, qui a ravagé la quasi-totalité de cette pinède très prisée des vacanciers, sont encore bien là.
Le long de la route, les troncs calcinés côtoient les fougères et les feuillus qui repoussent timidement. Dans ces campings où les arbres se font rares, des mobil-homes, flambant neufs, que l’on aperçoit depuis la route, ont été installés à la hâte. Des préfabriqués font désormais office de réception.
Dernier camping placé sur cette route au sud de la dune, Le Petit Nice a aussi été le dernier à rouvrir, le 15 juillet. Sa directrice, Ulla Gautier, ne cache pas sa joie d’être parvenue à pouvoir accueillir ses premiers vacanciers. Ici, seul un jeu pour enfants a été épargné par les flammes. « Il se tenait là, fier », se souvient la sexagénaire. Tout le reste avait disparu.
Plus de restaurant ni de sanitaires
Il a fallu attendre la fin de l’année 2022 pour pouvoir commencer à retirer les mobil-homes et les tentes brûlées. Puis février pour lancer le nettoyage des lieux, qui a nécessité du temps : celui d’enlever les traces de l’incendie laissées dans le sable, les morceaux de verre, les clous, les bouts de fenêtres… « On s’est battus pour reconstruire avec l’aide de l’Etat », raconte la directrice du camping.
Quarante-cinq mobil-homes ont pu depuis être installés, en plus des cinq autorisés pour les saisonniers (au nombre de cinq cette année, contre vingt-cinq habituellement). Tentes et caravanes ne feront, elles, pas partie du paysage, leurs espaces n’ayant pas pu être réaménagés.
Sur ce parc de 5 hectares, le centre aquatique a été reconstruit, ainsi que des terrains de basket et des jeux pour enfants. Mais le camping ne compte plus de réception en propre, plus de restaurant, plus de supérette, plus de sanitaires, plus de local technique, plus de club enfant. Fini aussi, les animations qui ponctuaient les journées des vacanciers.
Une ouverture à la hâte
Seuls les mobil-homes trônent face au bassin d’Arcachon, dans un espace qui offre une vue dégagée sur la réserve naturelle du banc d’Arguin : et pour cause, il n’y a plus un seul arbre à l’horizon. En plus de ceux disparus dans les flammes, 700 pins morts ont dû être abattus et 50 ont été replantés par le camping le 24 décembre. Comme l’ensemble de ses voisins, Le Petit Nice a dû rouvrir à la hâte, les assureurs ne couvrant les frais d’exploitation que pour un an, jusqu’à la date anniversaire de l’incendie, le 13 juillet.
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