Autour de l’étang de Berre, la vie en pleine canicule : « Avec cette chaleur, il faut arroser tous les jours. Si tu laisses passer un tour, tout crame »

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Trente degrés à 10 heures du matin. Presque dix de plus en début d’après-midi. Jeudi 20 juillet, sur la plage des Cabassons, à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), la canicule qui frappe le sud-est de la France ne se discute pas. Aménagée depuis trois ans au pied de ce village de 8 300 habitants, l’étroite bande de sable, qui plonge dans l’étang de Berre, attire de plus en plus de monde sous son pavillon bleu, garant de la bonne qualité de ses eaux. En une semaine, selon les maîtres-nageurs qui surveillent la baignade, la fréquentation a bondi au rythme de la montée des températures, passant d’une soixantaine de visiteurs quotidiens, à plus d’une centaine, tous en quête d’un moment de fraîcheur.

Avec les enfants du centre aéré municipal de Miramas, la ville voisine, Latipha Hizi est une habituée. Ce matin, comme tous les jeudis, la directrice de l’établissement, 37 ans, accompagne une quarantaine de filles et de garçons de 5 à 7 ans. « Nous n’installons plus de piscines gonflables au centre aéré, car elles nécessitent trop d’eau… Ici, c’est génial », explique Latipha Hizi, ravie. La moitié patauge dans une zone de baignade délimitée par des flotteurs, sous la surveillance d’animateurs. Le reste gambade dans les jeux d’eau aménagés en retrait de la plage. Un dispositif dont la municipalité a réduit l’utilisation de 10 heures à 18 heures, mais dont elle a décidé de maintenir le fonctionnement, car elle l’a équipé d’un système de recyclage de l’eau qui permet d’arroser les plantations alentour.

Le 10 juillet déjà, Saint-Chamas affichait la plus haute température du pays avec un thermomètre à 40 degrés… Mercredi 19, la préfecture a placé l’ensemble des Bouches-du-Rhône en vigilance orange canicule pour quarante-huit heures, conseillant de ne pas sortir aux heures les plus critiques et de limiter les activités physiques.

Entre l’étang de Berre et la plaine de la Crau, le spectre d’un nouvel été frappé d’arrêtés préfectoraux réduisant l’utilisation de l’eau s’est estompé. Le niveau des lacs artificiels des Alpes qui alimentent la Provence reste haut, et les canaux d’irrigation sont pleins. Mais les effets de la chaleur génèrent d’autres inquiétudes. « Les températures de juillet restent hors norme, avec notamment des nuits à plus de 20 degrés », alerte le prévisionniste Paul Marquis, qui dirige la société E-Meteo Service et compte nombre de clients agriculteurs dans le secteur.

Studio climatisé

Dans son bulletin de situation publié à la mi-juillet, le syndicat mixte de gestion de la nappe de la Crau (Symcrau) appelle, lui, à « la vigilance » concernant le niveau de ce réservoir souterrain qui alimente près de 300 000 personnes en eau potable. En juin, les précipitations sur cette plaine semi-désertique qui s’étend d’Istres à Arles n’ont atteint que 21 millimètres, soit 18 % de moins que la moyenne observée entre 1981 et 2010. Et depuis le début de 2023, même le mois de mai, pourtant très pluvieux, n’a pas atteint ce niveau.

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