Le gouvernement veut tripler les moyens dévolus au renouvellement de la forêt

0 Shares
0
0
0
Un membre de l’Office national des forêts agenouillé dans une zone ravagée par un incendie de forêt au cours de l’été 2022, à Hostens (Gironde), le 21 mars 2023.

Ralentissement de la croissance des arbres en raison de la succession de sécheresses, multiplication des incendies, augmentation du taux d’échec des plantations, affaiblissement global du puits de carbone forestier… La forêt française est en première ligne des conséquences du changement climatique, ont rappelé Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, et Sarah El Haïry, la nouvelle secrétaire d’Etat à la biodiversité, mercredi 26 juillet, à l’occasion d’un déplacement dans le Loiret.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La forêt française, un puits de carbone en péril

Pour assurer « le devenir des fonctionnalités écologiques et socio-économiques de ces écosystèmes aussi importants que fragiles », le ministre a présenté les contours de ce qui devrait devenir à l’automne le plan national du renouvellement forestier. L’objectif avait été annoncé par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, le 28 octobre 2022, après un été d’incendies : planter « un milliard d’arbres » d’ici dix ans, soit « 10 % de notre forêt ». Pour y parvenir, a annoncé M. Fesneau, il faudra « tripler l’effort consacré à la forêt française ».

L’objectif est ambitieux d’autant que ce milliard d’arbres ne prend pas en compte ceux qui pourraient être plantés dans le cadre de la végétalisation des villes ou ceux prévus dans le cadre du programme de France Relance, doté de 50 millions d’euros, visant à replanter 7 000 kilomètres de haies et d’« alignements d’arbres intraparcellaires ».

Travail sur l’organisation professionnelle de la forêt

La nouvelle politique forestière sera « inédite tant par les enjeux qu’elle portera que par les moyens que nous lui allouerons », assure M. Fesneau. Pour le moment, ces moyens sont encore en discussion, tout particulièrement dans le cadre du projet de loi de finances 2024. Il s’agirait de pérenniser chaque année les 150 millions de France 2030, promis en octobre 2021, pour le renouvellement de la forêt, qui seront versés une fois seulement, et même d’augmenter cette somme, ce qui constituerait alors une part importante des « 8 à 10 milliards d’euros qui seront nécessaires à ce renouvellement ».

Selon le rapport d’un groupe issu du Conseil supérieur de la forêt et du bois, auquel participent tous les professionnels de la filière, certaines ONG, les ministères et les organismes publics comme l’Office national des forêts et le Centre national de la propriété forestière, et remis mercredi aux ministres, 15 % de la forêt métropolitaine, soit au minimum 2,6 millions d’hectares, nécessiteraient une « action volontaire dans les dix prochaines années ». Mais, en tenant compte de la structure de la propriété (les trois quarts du couvert forestier sont privés), seule une fourchette de 1,5 à 1,7 million d’hectares, soit 10 % de la forêt métropolitaine, pourrait réellement faire l’objet d’actions de renouvellement ou d’enrichissement dans les dix prochaines années.

Il vous reste 47.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like