Greta Thunberg condamnée en Suède pour avoir désobéi à la police lors du blocage d’un port

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La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg attend une audience devant un tribunal de Malmö, en Suède, le lundi 24 juillet 2023.

Pour son premier procès, qui s’est tenu lundi 24 juillet en Suède, Greta Thunberg a échappé à une peine de prison et a été condamnée à payer une amende. Quelques heures plus tard, la jeune femme a été embarquée avec cinq autres militants par la police de Malmö pour des faits similaires : un « refus d’obtempérer » lors d’un nouveau blocage du port de cette ville du sud du pays.

Les faits pour lesquels elle était jugée remontent au 19 juin : ce jour-là, la militante suédoise pour le climat avait pris part à une action aux côtés de l’organisation « Ta tillbaka framtiden », sur le port de Malmö, où les entrées et les sorties avaient été bloquées par l’immobilisation de véhicules et de camions-citernes. Les militants protestaient contre l’usage de combustibles fossiles et avaient refusé d’obéir aux injonctions de la police.

Selon la plainte, Greta Thunberg, 20 ans, « a participé à une manifestation qui a perturbé le trafic » et « refusé d’obéir aux ordres de la police de quitter les lieux ». « Il est vrai que je me trouvais à cet endroit ce jour-là et que j’ai reçu un ordre que je n’ai pas écouté, mais je tiens à nier » tout délit, a plaidé devant le tribunal Greta Thunberg, selon un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.

Elle a expliqué avoir agi « par nécessité » face à l’urgence climatique. « Selon moi, nous sommes dans une situation d’urgence, et pour cette raison, mon action était légitime », a-t-elle justifié en conférence de presse à la suite de son procès. En théorie passible de six mois de prison – une peine rarement prononcée dans ce genre d’affaires –, l’activiste a été condamnée à payer une amende de 1 500 couronnes (130 euros) et 1 000 couronnes d’indemnités.

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg s’exprime lors d’une conférence de presse au tribunal de Malmö, en Suède, le 24 juillet 2023.

« Arrêter cette industrie qui brûle nos vies »

« Nous n’allons certainement pas battre en retraite », a réagi l’activiste après l’annonce du verdict, arguant que les lois devaient être modifiées pour pouvoir protéger la planète. « Il est absurde que ceux qui agissent conformément aux données scientifiques, ceux qui bloquent l’industrie des combustibles fossiles, soient ceux qui doivent en payer le prix », a-t-elle ajouté.

« Si le tribunal choisit de voir notre action [de perturber le trafic] comme un délit, il peut le faire, mais nous savons que nous avons le droit de vivre, et l’industrie des combustibles fossiles fait barrage à ce droit », a réagi auprès de l’AFP Irma Kjellström, de « Ta tillbaka framtiden », qui précise qu’au total, six militants de l’organisation vont également être jugés à la suite de l’action sur le port de Malmö.

« Nous, les jeunes, n’allons pas attendre, mais allons faire ce que nous pouvons pour arrêter cette industrie qui brûle nos vies », a ajouté Irma Kjellström, revendiquant le mode d’action de désobéissance civile.

Un vendredi d’août 2018, Greta Thunberg, 15 ans à l’époque et totalement inconnue, s’était assise une première fois devant le Parlement suédois avec sa pancarte « Grève de l’école pour le climat ». En quelques mois, de Berlin à Sydney, de San Francisco à Johannesburg, la jeunesse lui avait emboîté le pas, donnant naissance au mouvement Fridays for Future.

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Au-delà de ses manifestations pour le climat, Greta Thunberg attaque régulièrement les responsables politiques et les gouvernements pour leur inaction en matière climatique.

Lire aussi la rencontre : Article réservé à nos abonnés Greta Thunberg, l’impossible légèreté

Le Monde avec AFP

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