
Du nord au sud de la France, la tique est partout. Quatre espèces se partagent le territoire métropolitain depuis quelques années, capables de transmettre diverses bactéries, virus et autres parasites néfastes pour les humains. Si la borréliose de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, est la plus connue de ces maladies véhiculées par les tiques, de nouvelles menaces sont observées à la loupe par les autorités sanitaires ces dernières années, notamment les encéphalites à tiques et la fièvre de Crimée-Congo.
Dans l’hémisphère Nord, les tiques sont les premiers vecteurs de maladies, aussi bien en santé humaine qu’en santé vétérinaire. Le nombre de cas de borréliose de Lyme augmente sensiblement selon Santé publique France (SPF) : le taux d’incidence est passé d’environ 40 cas pour 100 000 habitants en 2009 à 90 cas pour 100 000 habitants en 2020, avec des fluctuations suivant les années. Depuis 2016, on observe une oscillation variant de 47 000 à 70 000 nouveaux cas par an.
La contamination bactérienne peut être rapidement enrayée par un traitement par antibiotique, lorsque le diagnostic est établi rapidement après la piqûre, après avoir repéré et retiré la tique, ou à l’apparition d’un érythème migrant – une plaque rouge inflammatoire autour de la piqûre. Mais en cas de retard au diagnostic, la maladie peut évoluer, avec d’abord des symptômes tels que maux de tête, fatigue et douleurs musculaires ou articulaires, puis des disséminations dans de multiples organes. « La maladie de Lyme, tout le monde peut l’attraper et il n’y a pas d’immunité protectrice, ça veut dire qu’on peut la contracter plusieurs fois dans sa vie », explique Nathalie Boulanger, entomologiste médicale qui dirige une équipe de recherche sur les maladies vectorielles transmises par les tiques à l’université de Strasbourg.
L’espèce responsable de la transmission de cette maladie est l’Ixodes ricinus, présente partout en Europe jusque dans le cercle polaire, comme le montrent les cartes établies par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Cette même espèce transmet une vingtaine d’autres agents pathogènes, dont l’un inquiète particulièrement les autorités : le virus de l’encéphalite à tiques. Encore rare, il a provoqué 71 cas notifiés en France depuis 2021, selon un bilan récent de SPF.
« Une distribution en pleine évolution »
Cette maladie, à la mortalité faible mais aux séquelles importantes, se traduit d’abord par de la fièvre et des douleurs, mais peut dans un second temps entraîner des infections graves du système nerveux, comme des encéphalites ou des méningites. En France, pays moins touché que l’Autriche ou l’Allemagne, les deux foyers les plus connus se situent en Alsace et en Haute-Savoie.
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