Immobilier de bureaux : la Défense annonce dix mesures pour répondre à la crise

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Construction d’une nouvelle tour dans le  quartier d’affaire de La Défense, à Courbevoie, le 28 mars 2023.

Et, soudain, le quartier emblème, symbole de la modernité, phare du capitalisme triomphant, vacillait à son tour. Le Covid-19 était passé par là, avec son corollaire, le télétravail, autrefois bête noire des chefs de service, devenu la panacée des directeurs immobiliers d’entreprise. La crise climatique s’accélérait. La moindre émission carbone était traquée. Les années de célébration du béton, du verre et de l’acier s’éloignaient. Il fallait s’adapter, et vite.

S’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui, le quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris, dans les Hauts-de-Seine, ont pourtant toujours assuré les investisseurs, les yeux sur les chiffres de 2021 et de 2022. Mais il fallait se rendre à l’évidence, la crise climatique, la crise énergétique, le ralentissement économique qui chamboulaient le monde n’épargnent pas la première place européenne, a admis Pierre-Yves Guice, le directeur général de l’établissement public Paris La Défense. Et les solutions du passé (libérer des mètres carrés, appeler l’Etat à la rescousse) n’étaient plus envisageables.

Reconnaissons au monde de la finance sa capacité à se mobiliser lorsque ses actifs sont menacés. Fin décembre 2022, une bonne partie de l’écosystème de l’immobilier tertiaire de la Défense (promoteurs, foncières, architectes, urbanistes) s’est retrouvée dans un amphithéâtre et s’est donnée six mois pour formuler des propositions à mettre en œuvre rapidement pour sauver leur forêt verticale.

Marché à deux vitesses

« Nous arrivons à une phase de développement où il n’y a plus de foncier, et peut-être trop de bureaux, au vu des conditions du marché », a commencé Pierre-Yves Guice, alors qu’il s’apprêtait à clôturer, fin juin, les Etats généraux de la transformation des tours. Début 2023, le taux de vacance est monté à 15 % pour le quartier. Certes, la livraison quasi simultanée de tours flambant neuf a augmenté les surfaces disponibles. Mais un marché tertiaire à deux vitesses commence à s’installer : d’un côté, les plateaux dernier cri ou profondément restructurés, de l’autre, les immeubles vieillissants. L’établissement public estime qu’un million de mètres carrés, soit le quart du parc, présentent un risque d’obsolescence technique et énergétique.

De nombreuses idées ont surgi au cours des ateliers qui ont réuni près de 800 acteurs, assurent les organisateurs. Mais le choix a été fait de ne retenir que dix mesures qui raisonnent à droit constant ; demander une loi d’exception ou des millions d’euros n’étant plus dans l’air du temps. Et, avant tout, un contrat moral a été posé : la rénovation, et non la démolition, serait désormais la norme, les énergies renouvelables, la priorité, tout comme la « mixité d’usage », ce qui signifie de développer autre chose que du bureau.

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