Plus de cinquante baleines-pilotes ont trouvé la mort à la suite d’un échouage massif en Ecosse

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A North Tolsta, sur l’île de Lewis, en Ecosse, le 16 juillet 2023.

C’est le plus important naufrage de cétacés enregistré par l’Ecosse depuis 2011 : cinquante-cinq baleines-pilotes se sont échouées au nord du pays, sur les côtes de l’île de Lewis, dimanche 16 juillet. Quinze d’entre elles étaient encore en vie à l’arrivée des secours, mais une seule a pu être sauvée et remise à flot. Les autres ont presque toutes été euthanasiées, les sauveteurs ne remettant à l’eau que les animaux suffisamment en bonne santé pour survivre, afin de limiter leur souffrance. Une baleine-pilote est morte naturellement après avoir été renflouée.

Le programme écossais d’échouage d’animaux marins (Smass) conduit actuellement des examens post mortem sur la cohorte, qui devraient permettre d’identifier les causes de cet échouage massif dans les prochaines semaines. « Cela va demander un travail monumental. Il y a malheureusement plus d’animaux en attente d’autopsie en ce moment que lors de tous les échouages de la dernière décennie réunis », a déclaré le directeur du Smass, Andrew Brownlow, à la BBC.

« L’observation des globicéphales échoués nous amène à penser que l’une des femelles a enduré une mise à bas difficile, et a pu dériver, affaiblie, le long des côtes, commente Dan Jarvis, coordinateur chargé de la protection des espèces au British Divers Marine Life Rescue, l’ONG mobilisée dans le cadre de cette opération. Comme les globicéphales fonctionnent en groupe, il est fort possible que les autres l’aient suivie, et se soient ainsi retrouvés sur le rivage, alors que cette espèce ne peut pas survivre hors de l’eau. »

Lorsqu’elles s’échouent, les baleines-pilotes, ou « globicéphales », qui peuvent mesurer jusqu’à sept mètres de long et peser jusqu’à trois tonnes, ont du mal à supporter leur poids, habituellement dans l’eau. « Leurs organes se retrouvent écrasés sous le poids de leur propre corps », explique David Lusseau, professeur de durabilité marine à l’université technique du Danemark et membre du groupe de spécialistes des cétacés au sein de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Conséquence : leur circulation sanguine se réduit, à tel point que les toxines s’accumulent dans leur organisme et les empoisonnent.

La possibilité d’un incident d’origine humaine

Le dernier échouage massif de baleines-pilotes en Ecosse remonte à l’année 2011, où 77 animaux avaient fait naufrage – 20 avaient alors pu être sauvés.

« En 2011, l’échouage avait eu lieu sur le territoire principal de l’Ecosse et non sur une île, ce qui avait permis aux secours d’arriver plus rapidement et à davantage d’animaux d’être remis à l’eau, explique David Lusseau. Les échouages de globicéphales sont assez rares dans la région, mais les liens sociaux très forts de ces animaux font qu’ils sont surreprésentés parmi les échouages massifs, car si l’un d’eux a un problème, le reste du groupe le suit », analyse quant à lui Peter Evans, directeur de la fondation britannique Sea Watch, qui mène des travaux de recherche sur la conservation marine.

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