L’été 2023 est marqué, en France comme dans le reste du monde, par des températures anormalement élevées, très au-dessus des normales de saison, un des signes les plus directs du changement climatique, selon les scientifiques.
L’hémisphère Nord entame lundi 17 juillet une nouvelle semaine sous une chaleur accablante, l’un des événements météorologiques les plus meurtriers, comme l’a rappelé récemment l’Organisation météorologique mondiale. L’été dernier, en Europe, les fortes températures ont causé plus de 60 000 morts, d’après une récente étude.
En Europe
En France, sept départements du Sud ont été placés en vigilance orange canicule pour la journée de mardi, a annoncé Météo-France. Il s’agit des Pyrénées-Orientales, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, du Var, de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Il s’agit d’un « épisode caniculaire non exceptionnel, mais dont la persistance nécessite une vigilance particulière, notamment pour les personnes sensibles ou exposées », a souligné l’organisme météorologique.
Selon Météo-France, la hausse du mercure va se poursuivre mardi « avec des températures maximales supérieures à 30 °C », sauf sur les côtes de la Manche et la façade atlantique. Dans le Sud, les températures seront comprises entre 34 °C et 38 °C et les nuits resteront très chaudes dans les départements concernés par la vigilance orange canicule. « Les 40 °C seront atteints sur l’intérieur de la Provence, de la Corse mais également dans les Pyrénées-Orientales et probablement dans le Tarn et l’Isère », a encore précisé Météo-France. Mercredi, « la chaleur sera en régression » de la région Occitanie jusqu’en Rhône-Alpes, mais elle persistera encore « plusieurs jours » en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse.
En Italie, seize villes sont en alerte rouge sur l’ensemble du territoire, avec un mercure qui oscillera autour des 36-37 °C, mais des températures ressenties qui pourront dépasser les 40 °C. En Sicile, le thermomètre affichera 43 °C dans la journée, tandis qu’en Sardaigne, près de 48 °C sont prévus.
Avec ces chaleurs extrêmes, les éleveurs italiens doivent affronter une baisse de 10 % de la production laitière et une hausse des coûts pour rafraîchir les animaux avec l’utilisation de ventilateurs et de douches dans les étables, selon la Coldiretti, le principal syndicat agricole.
Par ailleurs, l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU a annoncé lundi avoir vérifié et confirmé le record de 48,8 °C enregistré en Sicile en 2021 comme étant le record de température établi en Europe continentale. Le précédent record vérifié de température en Europe continentale avait été établi à Athènes, avec 48 °C mesurés le 10 juillet 1977.

En Espagne, le mercure a dépassé les 44 °C lundi en fin d’après-midi dans plusieurs villes des provinces andalouses de Cordoue et Jaen, dans le sud du pays, a mesuré l’agence météorologique nationale (Aemet), au premier jour de la troisième vague de chaleur de l’été que connaît le pays. La situation s’accentuera mardi puisque, dans certains endroits, le mercure pourrait être « entre 10 °C et 15 °C » au-dessus des normales, selon l’Aemet. L’alerte sera encore rouge mardi dans l’Aragon (nord), les Baléares (est) ainsi que la Catalogne (nord-est).
Les conséquences de ces fortes chaleurs se sont déjà fait sentir aux Canaries, sur l’île de la Palma, où un feu a ravagé 3 500 hectares ce week-end et poussé 4 000 personnes à quitter temporairement leur logement.

En Grèce, 1 200 enfants ont dû quitter lundi des colonies de vacances menacées par des incendies attisés par des vents violents près de Loutraki, à environ 80 km à l’ouest d’Athènes. A Kouvaras, à environ 50 km à l’est de la capitale grecque, un autre feu faisait rage, se propageant jusqu’à Avavyssos, à 40 km au sud-est d’Athènes, dans la région densément peuplée de l’Attique.
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Le pays subit lui aussi depuis jeudi la canicule, avec des pointes de plus de 44 °C dans le centre de son territoire.

Outre-Atlantique
Aux Etats-Unis, les services météo observent une vague de chaleur « oppressante » dans le sud et prévoient plusieurs records de températures. Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, l’un des endroits les plus chauds de la planète, le thermomètre a affiché 52 °C dimanche. Plusieurs feux très violents dans le sud de l’Etat ont entraîné l’évacuation de la population. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3 200 hectares.
La capitale de l’Arizona, Phoenix, a enchaîné lundi un 18e jour au-dessus de 43 °C, égalant son record avec encore 45 °C dans l’après-midi.
Plusieurs Etats sont menacés par de fortes intempéries, selon le service météo national.

Au Canada, plus de dix millions d’hectares ont déjà brûlé cette année, selon un bilan provisoire avec 882 feux toujours actifs, dont 579 considérés comme étant hors de contrôle, selon les chiffres nationaux du Centre interservices des feux de forêt du Canada. Deux pompiers sont morts en luttant contre les mégafeux, selon les autorités.
En Asie

Le Japon a émis des alertes aux coups de chaleur lundi pour des millions d’habitants vivant dans trente-deux de ses quarante-sept préfectures, qui connaissent des températures proches du record absolu de 41,1 °C atteint en 2018. A Tokyo, la température a atteint les 36 °C. Ce pays fait également face à des pluies torrentielles qui ont fait au moins huit morts.
La Chine a quant à elle franchi dimanche un record de température à la mi-juillet, avec 52,2 °C enregistrés dans la région aride du Xinjiang (Ouest), selon les services météo du pays.