Des températures qui dépassent 40 °C en Italie, frôlant même 48 °C en Sardaigne, des régions d’Espagne à 15 °C au-dessus des normales saisonnières, des records attendus aux Etats-Unis : la vague de chaleur va encore s’accentuer mardi 18 juillet dans certaines parties de l’hémisphère Nord. L’été 2023 est marqué par des températures anormalement élevées, un des signes les plus directs du changement climatique, selon les scientifiques.
L’ONU a appelé mardi le monde à se préparer à des vagues de chaleur plus intenses, invitant chaque individu à élaborer ses propres « plans de lutte ». « Le nombre de vagues de chaleur simultanées dans l’hémisphère Nord a été multiplié par six depuis les années 1980. Cette tendance ne montre aucun signe de diminution », a relevé John Nairn, expert auprès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies. « Les températures nocturnes élevées répétées sont particulièrement dangereuses (…) car le corps ne parvient pas à récupérer », ce qui « conduit à une augmentation des cas de crises cardiaques et de décès ».
En Europe
De nombreux records de chaleur ont été battus dans le sud-est de la France, a annoncé mardi Météo-France. Pour la première fois, le thermomètre a dépassé les 40 °C à Verdun dans l’Ariège et à Serralongue dans les Pyréenes-Orientales. Les températures ont aussi battu des records ailleurs, avec notamment 29,5 °C à l’Alpe d’Huez (1 860 m), 38,3 °C à Renno en Corse (755 m), 36 °C à Avrieux en Savoie (1 104m) ou 38,6 °C à Aups dans le Var (497 m). Dans toutes ces communes, ces records sont 8 °C à 11,9 °C au-dessus des normales.
La vigilance orange canicule a été étendue à dix départements du Sud pour la journée de mercredi, a également annoncé Météo-France. Il s’agit des Pyrénées-Orientales, de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, du Var, de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud.
L’institut météorologique évoque un « épisode caniculaire non exceptionnel, mais nécessitant une vigilance particulière (…) du fait de sa durée ».
La Grèce lutte contre plusieurs incendies. Le front le plus violent était situé mardi dans la forêt de Dervenohoria, à 50 kilomètres au nord d’Athènes, où opèrent 140 pompiers épaulés de six bombardiers d’eau et d’un hélicoptère. Dans la zone balnéaire de Kouvaras, à 40 kilomètres au sud de la capitale, où le feu a commencé lundi, de nombreux habitants ont dû quitter leurs maisons. Plusieurs habitations ont été brûlées. Mardi, 230 pompiers et cinq hélicoptères continuaient d’opérer dans cette zone. Un troisième incendie perdure à Loutraki, à environ 80 kilomètres à l’ouest d’Athènes, où 1 200 enfants ont été évacués lundi de colonies de vacances menacées par les flammes.
Le pays est frappé depuis vendredi par sa première canicule de l’année avec une pointe de 44,2 °C dans la région de Thèbes (Centre), selon l’Observatoire national d’Athènes. Dimanche soir, le thermomètre a commencé à baisser légèrement et le ministère de la crise climatique a mis en garde contre le « risque accru » d’incendies en raison de vents importants.
En Italie, vingt villes sont placées en alerte rouge, de Bolzano au pied des Alpes à Palerme, en Sicile, en passant par Venise, Bologne, Florence, Rome, Naples et Cagliari. Mardi en début d’après-midi, la température la plus élevée relevée dans le pays – qui détient le record de chaleur pour l’Europe continentale, avec 48,8 °C mesurés en Sicile le 11 août 2021 – était de 44 °C à Raguse, dans cette même région.
Le sud de l’Espagne est aussi écrasé par la chaleur. Plusieurs régions ont été placées mardi en alerte rouge en raison du « danger extrême » induit par ces températures, tandis que les pompiers continuent de lutter contre un incendie ayant ravagé 3 500 hectares dans l’archipel des Canaries. A midi, il faisait déjà 41,7 °C dans la province de Gérone, en Catalogne. L’agence météorologique nationale a fait état de températures « 10 à 15 degrés » au-dessus des normales. L’épisode caniculaire doit continuer mercredi puis décliner à partir de jeudi.
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Même la Suisse est frappée par ces conditions exceptionnelles : plus de deux cents personnes menacées par un important feu de forêt ont été évacuées dans le sud du pays.
En Amérique du Nord
Les services météo des Etats-Unis observent une vague de chaleur « oppressante » dans le Sud et prévoient plusieurs records de températures. Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, l’un des endroits les plus chauds de la planète, le thermomètre a affiché 52 °C dimanche. Plusieurs feux très violents dans le sud de l’Etat ont entraîné l’évacuation de la population. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3 200 hectares. La capitale de l’Arizona, Phoenix, a enchaîné lundi un dix-huitième jour au-dessus de 43 °C, égalant son record avec encore 45 °C dans l’après-midi.
Plus de 10 millions d’hectares ont déjà brûlé cette année au Canada, avec 882 feux toujours actifs lundi, dont 579 considérés comme hors de contrôle, a expliqué le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC). Deux pompiers sont morts en combattant ces incendies, ont déploré les autorités. La fumée s’est de nouveau dirigée vers les Etats-Unis, déclenchant des alertes à la qualité de l’air dans une large partie du Nord-Est américain.
En Asie
Le Japon a émis des alertes aux coups de chaleur lundi pour 32 de ses 47 préfectures, qui connaissent des températures proches du record absolu de 41,1 °C atteint en 2018. Ce pays fait également face à des pluies torrentielles qui ont fait au moins huit morts.
La Chine a quant à elle battu dimanche un record pour une mi-juillet, avec 52,2 °C dans la région aride du Xinjiang (Ouest).
