La vague de chaleur terrasse une grande partie de la France depuis le 11 juillet n’a pas provoqué de hausse très forte de la consommation d’électricité, mais l’augmentation des températures a bien un « effet clim’ » : le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) observe une tendance à un usage accru des climatiseurs et ventilateurs dès que des températures ressenties de 25°C sont atteintes. « A partir de cette température et pour chaque degré supplémentaire, ce sont entre 700 et 800 mégawatts (MW) de plus qui vont être consommés, soit environ l’équivalent de la consommation électrique d’une ville comme Marseille », précise RTE.
En tout, 25 % des ménages français et 40 % des entreprises disposent désormais d’équipements de climatisation, estimait l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2021. Leurs performances énergétiques et environnementales varient d’un appareil à l’autre. Celles des climatiseurs mobiles, davantage présents dans les appartements, sont jugées médiocres par l’agence.
La climatisation est responsable de 4,5 % des émissions générées par la production d’électricité en France. A l’échelle mondiale, elle représente 10 % de la consommation électrique, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que d’ici à 2050 la demande énergétique globale due à la climatisation devrait tripler avec la multiplication des ventes.
Des achats compulsifs
Des achats, parfois compulsifs en cas de forte chaleur, de climatiseurs mobiles ont pu amener à des ruptures de stock de certains distributeurs ces dernières années. Selon la société de conseil et d’analyse de données GFK, les ventes de ces appareils ont dépassé les 125 millions d’euros en 2020 en France, pour connaître un recul de 51 % l’année suivante, du fait d’un été humide et pluvieux. En 2022, sur les cinq premiers mois de l’année, avant les fortes chaleurs de juin, le marché était en progression de 17 % par rapport à la même période l’année précédente.
Les achats de systèmes dits « PAC air air » – composés d’un bloc intérieur et d’un bloc extérieur – destinés aux particuliers et au petit tertiaire ont quant à eux quadruplé en dix ans, atteignant 837 000 ventes en 2021. Pour la plupart réversibles, ils assurent aussi un chauffage de mi-saison.
Les fluides frigorigènes des appareils contribuent par ailleurs au réchauffement climatique en cas de fuite ou de recyclage défectueux. L’effet de serre induit peut être plus de 2 000 fois supérieur à la quantité équivalente de CO2 sur cent ans, assure l’Ademe.
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