Dans le Territoire de Belfort, une expérimentation pour améliorer la qualité de l’eau

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Démonstration de la désherbineuse dans le cadre de la démarche « l’Eau d’ici » ; territoire de Belfort (Bourgogne-Franche-Comté), le 12 juin 2023.

Le tracteur progresse sans dévier de sa trajectoire rectiligne tandis qu’à l’arrière, les socs déracinent les mauvaises herbes. Depuis le bord de la parcelle ensemencée quelques jours plus tôt avec du maïs, propriété du groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) du Mont des Frères Moinat, à Saint-Dizier-l’Evêque (Territoire de Belfort), on croit assister à un simple désherbage mécanique. En réalité, la machine combine une bineuse classique à un système de pulvérisation ciblée de pesticides. Bardée de capteurs, cette désherbineuse embarque des caméras capables de différencier le maïs et les mauvaises herbes. Son réglage doit être adapté à chaque parcelle, à la nature de son sol, plus ou moins argileux, plus ou moins pierreux, aux caractéristiques de sa flore.

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« Les buses projettent un herbicide à cinq centimètres de la plante, ce qui limite sa dispersion, sur une bande vingt centimètres de large », explique le prestataire Damien Ulmann, patron de la société ETA de la Fougère, une entreprise de travaux agricoles basée à Arcey (Doubs). On réduit les quantités d’intrants d’environ 70 % par rapport à la dose homologuée. » Autre avantage : « On délaisse les herbicides racinaires, en l’occurrence le S-métolachlore [qui ne pourra plus être utilisé au-delà d’octobre 2024], qui s’infiltrent profondément dans le sol et polluent la ressource en eau, au profit d’herbicides foliaires, moins nocifs pour l’environnement », complète Camille Diot, conseillère agro-environnement à la chambre interdépartementale d’agriculture du Territoire de Belfort et du Doubs.

Parmi les neuf captages de la communauté de communes du Sud Territoire (CCST), ceux de Saint-Dizier-l’Évêque et Grandvillars sont classés « prioritaires », c’est-à-dire devant faire l’objet d’actions de reconquête de la qualité de l’eau. Le premier, contaminé au S-métolachlore et au métamitrone utilisé par les voisins suisses pour cultiver la betterave, est fermé.

« Le vrai sujet, c’est le changement des pratiques »

L’agriculteur Hubert Moinat est « plutôt satisfait » du résultat de la prestation, « même si tout n’est pas parfait ». Entre les plants de maïs, « il reste un peu de mauvaises herbes » et les bouts de champ, là où la machine fait demi-tour, ne sont « pas totalement propres ». Il attend désormais l’apparition des épis pour compter les grains, mais il renouvellera l’expérience en 2024. L’expérimentation, impulsée par la CCST, qui a acheté la désherbineuse pour 80 000 euros, s’inscrit dans le dispositif « l’Eau d’ici » du plan régional santé environnement, piloté par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.

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