Guerre en Ukraine : Kiev tente d’ouvrir un nouveau front le long du Dniepr

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Des soldats ukrainiens le long du Dniepr, près de Kherson (Ukraine), le 14 octobre 2023.

Vers l’ouverture d’un nouveau front en Ukraine ? Alors que les positions entre Russes et Ukrainiens se figent inexorablement tout au long de la ligne de front, de « violents combats » se déroulent depuis plusieurs semaines sur la rive gauche du fleuve Dniepr, investie par les troupes de Moscou en février 2022 et occupée depuis lors. Les forces de Kiev « ont mené une série d’actions réussies » entre le barrage – détruit en juin de cette année – de Nova Kakhovka et l’embouchure du Dniepr, a assuré, vendredi 17 novembre, le commandement de l’infanterie de marine ukrainienne, revendiquant la prise de « plusieurs têtes de ponts » dans cette zone et de « lourdes pertes » infligées à l’ennemi.

Dans les faits, cela fait déjà près d’un an que les Ukrainiens mènent des opérations dans cette région. Depuis la libération de la ville de Kherson, en novembre 2022, et le retrait des troupes russes de la rive droite du Dniepr, de petits détachements franchissent régulièrement le fleuve, à l’aide de bateaux pneumatiques, afin de reconnaître les positions ennemies. « Ils viennent cartographier les rives et les plages, pour notamment déterminer la position des mines fluviales russes », explique Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux et officier de réserve. Le plus souvent, ils agissent la nuit, pour éviter d’être détectés par les drones ennemis, et se replient au bout de quelques heures.

Mais, depuis le mois de juin, ces incursions se sont multipliées et, surtout, les Ukrainiens ont commencé à tenir des positions sur le terrain. Un premier point de fixation a d’abord été repéré au pied du pont routier d’Antonivsky, au nord-ouest de Kherson. Puis d’autres soldats ont investi la zone du pont ferroviaire du même nom, située un peu plus en amont du fleuve. A chaque fois, ces infrastructures, qui ont été en partie détruites lors du repli russe, ont permis aux Ukrainiens de s’abriter des frappes de riposte, alors que la région est surtout composée de marais et de landes sableuses, avec peu de relief pour se cacher ou s’abriter.

La rive gauche du Dniepr est peu défendue

Tout au long de l’été et depuis le début de l’automne, les troupes de Kiev ont ensuite remonté le fleuve, prenant des positions jusqu’au bourg de Krynky, situé non loin de l’ancien barrage de Nova Kakhovka.

Au total, plusieurs centaines de soldats occuperaient aujourd’hui une bande longue d’une cinquantaine de kilomètres et large « de 3 à 8 kilomètres », a assuré, le 19 novembre, une porte-parole de l’armée, Natalia Houmeniouk. Si ces chiffres sont avérés, il s’agirait de la plus importante avancée de l’armée ukrainienne depuis sa tentative, pour le moment avortée, de percer les lignes de fortification russes dans le sud du pays, notamment près du village de Robotyne.

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