Le rappeur Sean Combs, alias Puff Daddy, accusé de viol et de violences physiques par son ex-compagne

0 Shares
0
0
0
La chanteuse Cassie et le rappeur Sean Combs, aux Grammy Awards, à New York, le 28 janvier 2018.

La star américaine de hip-hop Sean Combs – alias « Puff Daddy » ou « Diddy » sur scène – a été visée, jeudi 16 novembre, par une plainte pour viol et violences physiques par son ancienne compagne, la chanteuse Cassie.

Cette plainte accuse Sean Combs d’avoir transformé la vie de la chanteuse de R’n’B, danseuse et mannequin de 37 ans – Casandra Ventura de son vrai nom – en cauchemar. Elle décrit des violences « sexuelles » et « psychologiques » et des « comportements déviants » qui s’étendent sur plus d’une décennie, entre 2005 et 2018.

Selon un document judiciaire de trente-cinq pages, rendu public jeudi par la justice américaine et révélé d’abord par le New York Times, « M. Combs a violé Mme Ventura chez elle après qu’elle eut tenté de le quitter » en 2018. Sean Combs, 54 ans, l’a, en outre, « souvent frappée à coups de poing, de pied, tapée, piétinée avec pour résultats des contusions, des lèvres éclatées, des yeux au beurre noir et des saignements », détaille cette plainte au civil déposée devant le parquet fédéral de Manhattan, à New York.

Cette action en justice est rendue possible grâce à une loi de l’Etat de New York qui permet depuis novembre 2022, mais pendant un an seulement, aux victimes de violences sexuelles de porter plainte au civil pour des faits prescrits. La plainte de Mme Ventura vise aussi les sociétés et labels de son ancien compagnon, musicien et producteur de rap : Bad Boy Entertainment, Bad Boy Records, Epic Records, Combs Enterprises et Doe Corporations 1-10.

« Un cycle d’agressions, de violences et de trafic sexuel »

La justice américaine – qui a consigné le témoignage à charge de Mme Ventura, laquelle avait rencontré M. Combs en 2005 lorsqu’elle avait 19 ans et lui 37 – accuse la star du rap d’avoir eu un « comportement violent » et « des exigences déviantes » durant « plus d’une décennie ».

« Après des années de silence et de ténèbres, je suis finalement prête à raconter mon histoire et à m’exprimer en mon nom et pour le bien de toutes les autres femmes qui subissent des violences et des agressions » dans leur couple, a écrit Cassie dans un communiqué transmis par son avocat, Douglas Wigdor. Ce ténor du barreau new-yorkais a estimé qu’« aucun être humain ne devrait endurer ce que Mme Ventura a enduré » par son « agresseur ». Selon sa plainte, la victime a « vécu une “période noire”, piégée par M. Combs dans un cycle d’agressions, de violences et de trafic sexuel ».

La plainte décrit un homme violent, forçant même la victime à des relations sexuelles filmées avec des hommes prostitués. Mme Ventura « ne peut pas continuer à vivre dans le silence après ce qu’elle a enduré », poursuit le document judiciaire.

La plaignante accuse encore « M. Combs [d’être] resté immensément puissant et dangereux ». Et « Mme Ventura est en quête de justice pour la décennie de vie que M. Combs lui a prise par des menaces de violences, une addiction aux drogues, des agressions physiques et psychologiques, ainsi que de l’esclavage sexuel ».

L’avocat du rappeur nie « farouchement » les allégations

L’avocat new-yorkais de M. Combs, Ben Brafman, a « farouchement » nié ces allégations, qu’il a qualifiées, dans une déclaration à l’Agence France-Presse, d’« insultantes et de scandaleuses ».

Le Monde Application

La Matinale du Monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Télécharger l’application

Sean Combs, 54 ans, avait fondé sa société Bad Boy en 1993, lors d’une décennie de gloire pour cette figure majeure de la commercialisation et de la médiatisation de la scène hip-hop. Les disciples de Puff Daddy sont Notorious B.I.G., mort en 1997, et Mary J. Blige. Sean Combs fait par ailleurs partie du club des milliardaires du hip-hop, grâce à ses affaires dans l’industrie de l’alcool.

Pour Casandra Ventura, il « était évident qu’avec l’expiration très prochaine [à la fin de novembre] de la loi new-yorkaise [sur la protection des victimes de violences sexuelles], j’avais l’occasion de parler haut et fort du traumatisme que j’ai subi et dont je vais me relever durant ce qu’il me reste à vivre ».

Le Monde avec AFP

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like