L’Islande sous la menace du volcan Fagradalsfjall

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Dommages dus à l’activité volcanique sur un terrain de golf, à Grindavik (Islande), le 11 novembre 2023.

Elle pourrait avoir lieu dans quelques heures, quelques jours ou quelques semaines. Ou peut-être pas du tout. Mercredi 15 novembre, l’Office météorologique islandais (Met) estimait cependant que la probabilité d’une éruption sur la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest du pays, restait « élevée ».

En attendant, l’Islande retient son souffle et se prépare. Car l’île, située sur la dorsale atlantique, entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne, compte trente-trois systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe, et une de ses villes est cette fois menacée.

Vendredi, l’état d’urgence a été déclaré et le port de Grindavik, à une soixantaine de kilomètres de la capitale, Reykjavik, a été évacué. Depuis, ses 3 700 habitants – soit 1 % de la population islandaise – ont pu revenir chez eux, chercher des effets personnels. Mais à condition de ne rester que quelques minutes et d’être accompagnés par des sauveteurs.

« Pas de préavis de plus d’une heure »

Car les dégâts sont importants, comme le montrent les images des routes défoncées et des bâtiments fissurés. Sans compter que la situation, « inchangée depuis quatre jours », selon le Met, pourrait rapidement évoluer : « Avant une éruption, nous devrions voir des changements mineurs dans la déformation du sol et dans l’activité sismique, mais il ne faut pas compter sur un préavis de plus d’une demi-heure ou d’une heure », estime le géophysicien Freysteinn Sigmundsson.

Sur la péninsule de Reykjanes, la lave n’avait pas coulé depuis huit siècles, quand elle a tout d’un coup jailli d’une fissure, le 19 mars 2021, à proximité du mont Fagradalsfjall, attirant des milliers de touristes. Depuis, deux autres éruptions se sont produites, dans le voisinage, en août 2022 et juillet 2023, à chaque fois dans des zones loin de toute habitation. Selon le Met, les fractures causées dans la croûte terrestre à ces occasions pourraient expliquer la rapidité avec laquelle le magma est monté à la surface ces derniers jours.

Depuis plusieurs semaines déjà, la terre tremblait autour de Grindavik. « Nous savions qu’une accumulation de magma s’était constituée, à environ 5 kilomètres de profondeur, ce qui causait les secousses », explique Magnus Tumi Gudmundsson, professeur de géophysique, à l’Université d’Islande. Il poursuit : « Vendredi soir, une fissure s’est formée dans la croûte terrestre et le magma est remonté à la verticale à très grande vitesse. S’il était arrivé à la surface, nous aurions eu une éruption massive, mais il s’est arrêté à environ 800 mètres de profondeur. »

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