L’impopularité économique de Joe Biden

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Des travailleurs attendent le discours de Joe Biden sur son programme économique « Bidenomics » et son programme « Investing in America », dans une usine d’Amtrak, dans le comté de New Castle (Delaware), le 6 novembre 2023.

A un an de l’élection présidentielle américaine, le sondage est une calamité pour Joe Biden : selon l’enquête réalisée par le New York Times et Siena College, le président sortant serait défait dans cinq Etats bascules sur six face à son adversaire potentiel Donald Trump : Nevada (10 points d’avance pour Donald Trump), Géorgie (6), Arizona (5), Michigan (5), Pennsylvanie. M. Biden ne l’emporterait que dans le Wisconsin, avec 2 points d’avance. Six cents électeurs ont été interrogés du 22 octobre au 3 novembre dans chaque Etat. L’affaire doit être tempérée au regard des élections partielles du 7 novembre, qui montrent que la querelle sur l’avortement, qui n’est plus un droit fédéral depuis une décision de la Cour suprême à l’été 2022, reste un carburant extrêmement favorable aux démocrates.

Toutefois, le sondage laisse apparaître une préoccupation particulière sur l’âge de Joe Biden et curieusement l’économie. Le pays a beau connaître le plein-emploi (3,9 % de chômage) et une forte croissance (4,9 % en rythme annuel au troisième trimestre), les Américains ne savent pas gré à Joe Biden de sa politique économique. Seulement 2 % des sondés estiment que la situation économique est « excellente », alors que pour 52 % elle est « mauvaise » (« poor »).

Les électeurs potentiels interrogés estiment que Donald Trump ferait un meilleur travail sur ces questions que Joe Biden (59 % contre 37 %), et le score de Donald Trump est très fort chez les Hispaniques (58-38) et non négligeable chez les Noirs (31-59). Ce désaveu tombe alors que l’économie est jugée à 57 % comme étant la chose la plus importante pour déterminer le vote, contre 29 % pour les sujets sociétaux (avortement, démocratie, armes…).

Prix du lait

En clair, les « Bidenomics » ne passent pas. Pourquoi un score aussi mauvais ? « L’inflation reste un point de friction », commente le New York Times. Certes, celle-ci est retombée d’un plus-haut de 9,1 % atteint en juin 2022 à 3,7 % en septembre. Mais, depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021, la hausse générale des prix cumulée a atteint 17,6 % selon les calculs du ministère du travail. Ainsi, le prix du gallon d’essence, qui avait dépassé 5 dollars (4,67 euros), est bien retombé à 3,84 dollars, mais c’est 60 % de plus que les 2,36 de janvier 2021.

Le prix moyen d’un véhicule neuf a bondi, passant de 37 000 dollars (34 500 euros) à plus de 45 000 dollars. Le prix du lait, lui, a progressé de 13 %. Très marquant, le coût des loisirs, des spectacles vivants s’est envolé, qu’il s’agisse des entrées des parcs d’attractions de Disney ou des concerts, au point que le Wall Street Journal parle de « funflation », l’inflation des loisirs. Le prix des concerts a ainsi augmenté de plus d’un quart depuis la prépandémie, en 2019, tandis que le café chez Starbucks a progressé de 21 %.

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