Otages israéliens : le cabinet de guerre de Nétanyahou veut contraindre le Hamas à plier

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Une manifestation pour la libération des otages israéliens retenus par le Hamas, à Tel-Aviv (Israël), le 26 octobre 2023.

La libération d’une otage israélienne à Gaza, la soldate Ori Megidish, survenue dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 octobre et révélée dans la journée, a offert aux autorités israéliennes une occasion précieuse de légitimer leur opération terrestre dans l’enclave, sans souligner la contradiction. Les chefs politiques du cabinet de guerre se sont empressés d’y voir la preuve que le déploiement de l’armée dans le nord de l’enclave, encore limité, ne compromettait pas l’objectif de libérer les 238 otages toujours détenus par des factions palestiniennes.

Les responsables israéliens gagnent du temps, quand bien même leur ambition apparaît inconciliable, à terme, avec leur seconde promesse : celle de détruire purement et simplement les branches militaire et politique du Hamas à Gaza – un objectif euphémisé, lundi, par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui s’est contenté d’affirmer que le Hamas serait « mis en déroute ».

Le chef d’état-major, Herzi Halevi, et le patron du renseignement intérieur, Ronen Bar, suivaient en personne la libération d’Ori Megidish dans la salle de commandement de l’opération. La soldate, détenue seule, appartenait aux unités non combattantes chargées de surveiller, dans la base de Nahal Oz, le mur d’enceinte que le Hamas a brisé le 7 octobre autour de l’enclave.

Un flou intentionnel

Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir encore étoffé les forces terrestres d’active qui se déploient depuis le 20 octobre au nord de la ville de Gaza, entre la plage et le village de Beit Hanoun, largement ruiné par les bombardements, avec l’appui de frappes aériennes d’une intensité inégalée en trois semaines. D’autres auraient pénétré plus au sud : un char a été filmé par des Palestiniens sur la route Salah Al-Din, qui traverse l’intérieur des terres. L’armée a aussi affirmé que des lanceurs de missiles antichars du Hamas avaient été frappés par une unité terrestre à l’université Al-Azhar, située rue Nasser, dans le sud de la ville de Gaza.

Un blindé Israélien sur une piste à Sdérot (Israël), près de la frontière de la bande de Gaza, le 29 octobre 2023.

Le nombre, les mouvements et les objectifs des troupes israéliennes sont intentionnellement maintenus dans le flou. Elles ne se rendent pas maîtresses de quartiers entiers proches du mur de séparation, comme en 2014, mais elles opèrent lentement et de façon ponctuelle dans la moitié nord du territoire gazaoui, où les autorités israéliennes affirment que demeuraient environ 150 000 personnes vendredi ; un nombre invérifiable et possiblement sous-évalué, qui aurait décru depuis.

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Ces forces tentent de capturer des combattants palestiniens afin de leur arracher des informations. Elles repèrent des entrées de tunnels et des concentrations de combattants du Hamas, et font pression sur les chefs du mouvement en démontrant leur puissance. Le mouvement islamiste, pour sa part, a publié, lundi, la première preuve de vie d’autres otages depuis une semaine : une vidéo de trois femmes capturées le 7 octobre, qui apostrophent vivement Benyamin Nétanyahou, lui intimant de les faire libérer immédiatement.

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