Attaque du Hamas : retour sur le 7 octobre, une journée en enfer en Israël

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Yifat Ben Shoshan se réveille tôt, ce 7 octobre. Il n’est même pas 6 h 30. Son mari, à côté, marmonne : « J’aurais dû me lever avant, pour aller faire du sport. » Elle répond : « Allons, profites-en pour prendre un café avec moi. » C’est un jour particulier – celui de Simhat Torah, qui conclut les fêtes juives de Soukkot.

Cette femme de 53 ans habite à Netiv Haasara. Ce mochav – une communauté agricole – de 900 habitants est situé à 400 mètres de la bande de Gaza. Il est placé tout contre la barrière qui enferme l’enclave. A tel point que chaque matin, quand elle se lève, elle dit : « Bonjour, Beit Lahya. » A 400 mètres, après des terrains sableux et des cultures vivrières, se dessinent les premières maisons basses, coiffées de minarets, de la ville la plus septentrionale du territoire palestinien.

Mais ce matin, Yifat Ben Shoshan n’a même pas le temps de faire le tour du lit qu’elle voit des roquettes monter dans le ciel. Elle crie : « à l’abri ! », alors que les premières sirènes retentissent. Son mari, son fils et elle se mettent à couvert dans le refuge de leur maison toute neuve, achevée il y a deux ans. Il ne s’agit pas d’une simple salve. C’est un barrage de milliers de projectiles qui sont envoyés depuis Gaza sur tout le territoire israélien, y compris Jérusalem. Le téléphone envoie quelques alertes depuis une application spécialisée. Puis, le message suivant apparaît : « Enfermez-vous dans vos abris, il y a des terroristes dans Netiv Haasara. » Peu après, l’électricité et le réseau cellulaire sont coupés. Sans courant, impossible de fermer les volets métalliques.

L’attaque la plus ambitieuse de l’histoire du Hamas commence. Le mouvement islamiste neutralise les mitrailleuses automatiques et les antennes de surveillance qui jalonnent la clôture de Gaza à l’aide d’explosifs largués par des drones de taille réduite, volant lentement, difficilement détectables. Israël avait développé ces dernières années un système de défense souterrain, pour empêcher le Hamas de creuser des tunnels sous la barrière. Le Hamas passe donc par-dessus.

Dans le kibboutz de Kfar Aza, le corps d’un habitant, recouvert d’une bâche, le 10 octobre 2023.
Dans une base militaire du sud d’Israël, le matériel et les munitions que les assaillants du Hamas ont utilisés lors de l’attaque du 7 octobre, le 20 octobre 2023.

En quelques minutes, l’armée israélienne est rendue sourde et aveugle, sur l’un de ses flancs les plus dangereux. La bande de Gaza, soumise à un double blocus israélo-égyptien, depuis que le Hamas s’est emparé de l’enclave en 2007, est un territoire asphyxié, l’un des plus denses au monde, avec des taux de chômage avoisinant les 50 %. L’organisation palestinienne, considérée comme terroriste par Israël, l’Union européenne et les Etats-Unis, dirige le territoire d’une main de fer.

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