Guerre Israël-Hamas: l’Europe face au risque de la cacophonie

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L’émotion a étreint l’Europe après l’attaque du Hamas la plus meurtrière contre Israël depuis la création du pays, en 1948, qui a causé la mort d’au moins 1 400 personnes. Un choc qui a poussé les dirigeants européens à dénoncer dès le 7 octobre l’attaque barbare et à appuyer le droit des Israéliens à se défendre. Trois jours plus tard, les Vingt-Sept ont établi une position commune : celle-ci se voulait équilibrée entre le soutien indéfectible à Israël et la demande que l’Etat hébreu – une démocratie – respecte le droit international et humanitaire, et épargne les civils à Gaza, qu’Israël assiège et bombarde depuis le 8 octobre, au prix de plus de 3 000 de victimes.

Cette position équilibrée reste totalement inaudible en raison d’une série de cafouillages. Après l’annonce intempestive d’un blocage de l’aide au développement versée par l’Union européenne (UE) aux Palestiniens, suivie d’un soudain retour en arrière, la confusion a continué avec le cavalier seul d’Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne s’est rendue en Israël, et a porté un message fort de solidarité et de compassion au gouvernement de Benyamin Nétanyahou, en occultant en partie le sort des civils palestiniens.

Cette position a ulcéré de nombreux Etats membres, mais également le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, et le président du Conseil européen, Charles Michel, qui, selon le traité de l’UE, définissent la politique extérieure de l’Union européenne. Pour mettre fin à la cacophonie, les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement ont rappelé, mardi 17 octobre lors d’un Conseil européen exceptionnel, leur position commune, qui soutient « avec force le droit d’Israël à se défendre conformément au droit humanitaire et au droit international ».

Lire aussi l’éditorial du « Monde » : Mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza

Ces premières réactions mettent en lumière la diversité et l’évolution du rapport des Européens à Israël et au conflit israélo-palestinien, alors que le processus de paix et l’objectif d’une solution à deux Etats, que l’Europe soutient depuis plus de trente ans, sont au point mort.

Au nom du pragmatisme

Comme le rappelle un diplomate à Bruxelles, « en Europe, vous avez autant de positions sur ce sujet que d’Etats membres ». Un large nuancier des positionnements diplomatiques, allant de pays qui soutiennent sans condition Israël à d’autres qui entretiennent une relation bien plus critique et s’intéressent davantage à la question du processus de paix.

Il y a tout d’abord l’Allemagne, qui cultive une « relation spéciale » avec Israël quatre-vingts ans après la Shoah. Berlin, qui a progressivement renoué avec l’Etat hébreu depuis les années 1960, en est aujourd’hui un soutien sans faille au sein des Vingt-Sept, tout en ayant marqué sa distance avec le gouvernement de M. Nétanyahou avant la guerre avec le Hamas.

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