De la guerre en Ukraine au conflit au Proche-Orient, Joe Biden tente de convaincre les Américains de la nécessité du leadership des Etats-Unis

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Joe Biden, à la Maison Blanche, à Washington, le 19 octobre 2023.

L’allocution solennelle de Joe Biden relevait de la mission impossible, au lendemain de son voyage en Israël, tant les contraintes politiques, diplomatiques et communautaires étaient fortes. En quinze minutes, du bureau Ovale de la Maison Blanche, le président démocrate a remis, jeudi 19 octobre, une Amérique de plus en plus isolationniste face à ses responsabilités mondiales : « Le leadership américain est ce qui unit le monde », a-t-il déclaré, estimant que les Etats-Unis demeuraient un « phare pour le monde ».

Pour convaincre ses concitoyens et pour des raisons de politique intérieure, il fallait parvenir à lier la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas, à savoir le vote d’un paquet d’aides financières extérieures de plus de 100 milliards de dollars (95 milliards d’euros) par le Congrès. Les élus républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ne veulent plus financer l’Ukraine (60 milliards de dollars prévus), mais ils peuvent difficilement se dérober vis-à-vis de l’Etat hébreu (14 milliards de dollars). Faute de speaker républicain à la Chambre des représentants depuis plus de deux semaines, en raison des divisions du Grand Old Party, le processus législatif est pour l’instant bloqué.

Réunissant parfois artificiellement les deux conflits, Joe Biden a décrit les atrocités commises par les deux ennemis – les enlèvements des enfants ukrainiens par l’armée russe et les crimes des terroristes du Hamas. Et en a déduit la nécessité d’agir : « L’histoire nous a appris que lorsque les terroristes ne paient pas le prix de leur terreur, lorsque les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils provoquent davantage de chaos, de morts et de destruction. »

L’Amérique de Biden est de retour, mais pas sur le terrain. Le président a rappelé qu’il n’était pas question de déployer des soldats américains en Ukraine. La contrepartie, c’est d’armer les alliés : « C’est un investissement intelligent qui rapportera des dividendes pour la sécurité des Etats-Unis pendant des générations, et nous aidera à garder les troupes américaines hors de danger. »

Eviter un embrasement du Proche-Orient

Le deuxième enjeu, diplomatique, consiste à trouver un équilibre en soutenant les Israéliens tout en offrant un espoir aux Palestiniens. Joe Biden a de nouveau appelé les premiers à ne pas reproduire les erreurs que les Américains avaient commises après les attentats du 11 septembre 2001.

Surtout, après avoir expliqué que le Hamas « avait déclenché un mal absolu » et qu’« il ne représent[ait] pas les Palestiniens », le président a insisté sur la douleur des Palestiniens, ce qu’il avait tardé à faire après les premières ripostes de l’Etat hébreu. « J’ai le cœur brisé par la perte tragique de vies palestiniennes, y compris l’explosion à l’hôpital de Gaza, qui n’a pas été provoquée par les Israéliens, a-t-il déclaré. Nous ne pouvons pas ignorer l’humanité des Palestiniens innocents qui veulent seulement vivre en paix et avoir un futur. »

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