En visite à Pékin, Vladimir Poutine dément son statut de paria

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Le président russe, Vladimir Poutine, et le président chinois, Xi Jinping, lors d’une réunion au Forum des « nouvelles routes de la soie », à Pékin, le 18 octobre 2023.

Durant deux jours, les journalistes intégrés à la délégation russe invitée au Forum des « nouvelles routes de la soie », à Pékin, n’ont cessé de guetter les signes d’attention accordés à leur chef, Vladimir Poutine. Accueil protocolaire, placement lors des réunions, prises de parole, entrée au côté du président chinois, Xi Jinping, dans la grande salle de banquet, mardi 17 octobre au soir : le président russe a été le plus choyé des vingt-quatre chefs d’Etat et de gouvernement reçus dans le cadre du forum.

« Quelle que soit la chaîne que vous allumiez, Poutine est partout à la télévision chinoise, s’enthousiasmait l’animatrice vedette de la chaîne Rossia 1, envoyée à Pékin. Même s’il y a cent cinquante délégations, c’est lui l’invité principal et l’hôte d’honneur de ce sommet. » Si la seconde partie de la déclaration fait peu de doutes, les animateurs de la chaîne Telegram russophone « Menace chinoise » ont vérifié la première : le jour de son arrivée en Chine, Vladimir Poutine n’a été montré que trois fois sur les dix-sept chaînes de la télévision publique chinoise, pour de courtes interventions louant le rôle de « leader » de Xi Jinping.

Pour le président russe, l’essentiel est ailleurs. Il s’agit de démentir le statut de paria dans lequel les Etats occidentaux tentent de le cantonner – statut renforcé par l’émission, en mars, d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale contre sa personne. Depuis cette date, M. Poutine n’a effectué qu’un seul déplacement à l’étranger, le 12 octobre, à Bichkek (Kirghizistan), dans le cadre d’un sommet de la CEI.

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Pékin devait marquer un jalon important de l’agenda international du président russe, qui s’est montré particulièrement actif sur le dossier israélo-palestinien ces derniers jours, en s’entretenant au téléphone avec la plupart des dirigeants régionaux. La séquence précédente avait surtout été marquée par la longue visite sur le territoire russe du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, l’un des très rares Etats dans le monde à assumer un soutien sans réserve à Moscou dans sa guerre en Ukraine.

Discours sur la duplicité occidentale

Les récriminations russes contre l’Occident prennent aussi une dimension supplémentaire dans ce cadre multilatéral. Les discours de M. Poutine sur la duplicité occidentale, voire sa dévotion au « satanisme », sont devenus un exercice parfaitement routinier en Russie. A Pékin, mercredi, son plaidoyer pour « un monde multipolaire plus juste » et « le droit de chaque Etat à son propre modèle de développement » trouvent un écho dans les déclarations chinoises. Selon lui, les projets de Pékin répondent au souhait russe de création d’un « grand espace eurasiatique ».

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