Le 6 octobre, Narges Mohammadi, prisonnière politique emprisonnée à Evin, a reçu le prix Nobel de la paix. Le lendemain, à la suite de l’offensive menée par le Hamas contre Israël, les parlementaires iraniens célébraient l’attaque, distribuant des gâteaux dans les rues et s’affichant dans un esprit de fête. Au moment où une femme iranienne s’est vu octroyer l’une des plus prestigieuses distinctions de la paix, la République islamique d’Iran cherche la guerre.
Alors que les médecins iraniens viennent d’annoncer la mort cérébrale d’Armita Geravand, jeune fille de 16 ans originaire de Kermanshah, agressée [le 1er octobre] par les forces de l’ordre par ce qu’elle ne portait pas de voile, la République islamique craint une deuxième affaire Mahsa (Jina) Amini [arrêtée sous le prétexte d’un voile « mal porté » et morte en garde à vue, le 16 septembre 2022] et un nouvel embrasement des protestations populaires.
Elle est prête a tout pour distraire l’opinion publique iranienne et internationale. Elle a d’abord lancé une campagne de propagande raciste sur les réseaux sociaux à l’encontre des réfugiés afghans en leur faisant porter la responsabilité de l’instabilité du pays. Aujourd’hui, elle s’immisce dans le conflit géopolitique qui oppose Israël et Palestine depuis plus de soixante-dix ans, en prétendant « unifier » les Iraniens face à un supposé ennemi commun !
Nous tenons à rappeler ici que les premières victimes du régime islamique sont les Iraniennes et les Iraniens. Celles et ceux qui luttent pour leur liberté à mains nues et depuis longtemps, qui manifestent dans les rues après l’assassinat de Mahsa (Jina) Amini depuis plus d’un an, au risque des tirs des forces du régime, qui ont été victimes d’arrestations, de tortures, de mutilations et d’exécutions.
Signal d’alarme
Nous condamnons fermement les attaques sanglantes du Hamas et les atrocités commises contre les civils israéliens. Nous tenons également a souligner que ces attaques sont une prise d’otage politique des civils palestiniens par le Hamas, qui les expose ainsi aux représailles israéliennes, dans la bande de Gaza dont la situation relève désormais d’une crise humanitaire absolue.
Depuis un an, la diaspora iranienne en Europe tire le signal d’alarme sur le financement des entités terroristes telles que le Hamas et le Hezbollah libanais, par le corps des gardiens de la révolution iraniens (CGRI). Une campagne européenne a été menée afin d’inscrire le CGRI sur la liste des organisations terroristes.
Mais si une résolution en ce sens a été adoptée en janvier 2023 par le Parlement européen, le Conseil des Etats membres, instance exécutive de l’Union européenne, n’y a pas encore donné suite. Pour mener bataille contre la prolifération du terrorisme au Moyen-Orient, il ne suffit pas de se déclarer outré par les attaques du Hamas, il faut également couper ses sources de financement, qui renforcent le terrorisme dans la région.
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