L’Islande fait rêver les studios d’Hollywood

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Sur les lieux du tournage d’une scène de la série télévisée « Game Of Thrones », dans le parc national de Thingvellir, en Islande, le 9 août 2017.

Vendredi 6 octobre en fin de journée, Einar Hansen Tomasson, à la tête de la commission du film en Islande, revient de son grand périple annuel. Pendant cinq jours, il a cornaqué un petit groupe de producteurs exécutifs, tous issus des plus grands studios hollywoodiens. Ce lobbyiste en chef, infatigable VRP, leur a fait découvrir les paysages les plus stupéfiants d’Islande pour les inciter à venir toujours davantage tourner dans l’île.

Tout y était pour éblouir cette petite troupe venue de Los Angeles, les glaciers, les plages de sable noir, les chutes d’eau, le volcan Thrihnukagigur, les champs de lave, les geysers, les fjords, les lagons bleu cobalt, les montagnes enneigées, la cascade de Skogafoss… « C’est une chose de voir des paysages en photo mais à l’échelle 1, c’est extraordinaire ! », dit-il avec un enthousiasme inébranlable. Certain d’avoir atteint l’effet recherché.

Les réalisateurs des grands studios tournent en Islande depuis longtemps. Christopher Nolan a joué les pionniers sur le glacier Svinafellsjökull pour Batman Begins, en 2005, avant de planter sa caméra devant un champ de lave à Orrustuholl pour Interstellar (2014).

Une kyrielle d’autres superproductions a suivi : Prometheus, de Ridley Scott (2012), dont la première scène s’ouvre devant les cascades Dettifoss, La Vie rêvée de Walter Mitty, de Ben Stiller (2013) − où l’Islande se fait passer pour le Groenland ou l’Afghanistan −, mais aussi Rogue One. A Star Wars Story, de Gareth Edwards (2016), Blade Runner 2049 (2017) et Dune (2021), de Denis Villeneuve, ou encore le dernier James Bond, Mourir peut attendre (2021). Sans compter les séries comme True Detective ou Game of Thrones, dont les lieux de tournage sont métamorphosés en destinations phares des tour-opérateurs.

Une politique très offensive

Le tropisme hollywoodien pour l’Islande s’explique certes par la splendeur de ses panoramas. Mais pas que. Ce pays cinq fois plus petit que la France a mis en place une politique d’incitations fiscales très offensive en faveur du cinéma et de l’audiovisuel. Dès qu’un film, une série ou un documentaire est tourné sur le sol islandais, 25 % des frais de production engagés sont remboursés aux producteurs. Et, depuis mai 2022, ce taux a été porté à 35 % à condition de respecter trois critères : un budget minimum de 2,4 millions d’euros, trente jours de présence de l’équipe dans le pays et le recours à cinquante professionnels locaux. Autant dire qu’Universal, Warner, HBO, Netflix, Apple TV ou Sony Pictures en profitent à plein. Et quelques producteurs indiens, anglais, norvégiens, allemands, chinois ou russes y prétendent aussi.

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