A Marseille, de l’« Ocean-Viking » au Stade-Vélodrome, le pape « crie justice » pour les migrants et les vulnérables

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Le pape François salue la foule à son arrivée au Stade-Vélodrome, où il a célébré une messe devant près de 60 000 personnes, samedi 23 septembre 2023.

Une petite Fiat 500 toute blanche au milieu des voitures de police à vitres noires. Et lui, assis devant, vitre baissée, pour saluer les Marseillais. Tôt, très tôt, samedi 23 septembre, le pape François a repris la visite commencée la veille, un vendredi qui fut plein de symboles et d’émotions populaires, y compris parce que chacun a compris que la venue dans cette ville du sud de la France de cet homme si fatigué était peut-être sa dernière hors de Rome. « Je crois que ce soir, même la Bonne-Mère a la larme à l’œil », a lancé l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, en prenant congé de son ami François.

Vendredi, au bout d’un parking, dans le décor épuré d’une croix de Camargue comme détourée sur une mer froissée par le mistral, le pape avait critiqué le « virus de l’extrémisme », et « la dictature de l’indifférence » à l’égard de naufrages et de noyés que chacun « s’habitue » à considérer comme « des faits divers » et « des numéros », sans « visages » ni « histoire».

Parmi ces victimes, Moussa. Le pontife a pu serrer les mains du jeune Guinéen de 23 ans sauvé par l’Aquarius, premier navire de l’association humanitaire SOS Méditerranée, et remercier avec bienveillance des responsables d’associations en ajoutant cette phrase : « Je suis très heureux de voir ici beaucoup d’entre vous, vous qui allez en mer sauver les migrants, [alors que] souvent on vous en empêche [dans] des gestes de haine. » Certains y ont vu un avertissement très politique à la France et à l’Italie.

Le samedi marseillais du pape a commencé par un « petit-déjeuner avec des pauvres ». Le rendez-vous avait lieu chez les sœurs de la Charité, quartier de Saint-Mauront dans le 3e arrondissement de la ville. Au départ, la rencontre devait se tenir à l’archevêché ; mais in extremis, François a fait changer le programme pour se rendre chez les missionnaires de Mère Teresa, dans l’un des quartiers les plus pauvres du pays. A l’extérieur de la mission, les voisins n’en croient pas leurs yeux. Le pape, ici, entre un discount alimentaire et deux snacks halal ? Au téléphone, en arabe, un passant essaie de convaincre sa femme.

Les religieuses passent un collier bleu et blanc autour du cou de leur hôte et chantent en tapant des mains. « Je suis heureux d’être ici », dans un lieu « où les gens se tiennent les uns les autres par la main », lance François. « Abdullah, tu es venu voir le Saint-Père ? », interpelle Louise Contri, 74 ans, dont quarante-deux dans le quartier au service de la paroisse comme bénévole. « Les gens ici m’appellent Louise de l’église, dit-elle. La compassion, c’est tout ce que ce pape nous demande. Que l’on applique l’Evangile. Cela en gêne certains parce qu’il y a beaucoup d’étrangers dans le quartier. »

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