Gérald Darmanin annonce que la France « n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa » sauf « les réfugiés politiques »

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La France « n’accueillera pas de migrants » venus de l’île italienne de Lampedusa, sujette depuis plusieurs jours à un afflux important de migrants, a déclaré mardi 19 septembre, sur TF1, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, affichant la « position de fermeté » du gouvernement en la matière.

Le cas des demandeurs d’asile, par exemple pour des raisons politiques, est bien sûr différent, a concédé M. Darmanin, qui a cependant minimisé leur présence parmi les migrants débarqués à Lampedusa. « Ce n’est pas en accueillant plus de personnes que l’on va tarir un flux qui évidemment touche nos capacités d’intégration », a-t-il poursuivi.

« En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire des personnes dans les pays avec qui nous avons de bonnes relations diplomatiques », a déclaré le ministre de l’intérieur, citant la Côte d’Ivoire et le Sénégal. « Il faut distinguer des migrants des personnes qui sont des réfugiés politiques », a-t-il précisé.

Berlin avait annoncé, mercredi, la suspension de l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie, prévu par les accords européens, en raison d’une « forte pression migratoire » et du refus de Rome d’appliquer ces mêmes accords.

Emmanuel Macron avait défendu un « devoir de solidarité européenne » avec l’Italie, face à l’afflux de migrants à Lampedusa, annonçant qu’un travail était en cours entre les deux gouvernements et que « des décisions ser[aie]nt prises ».

Environ 8 500 personnes en provenance d’Afrique du Nord ont débarqué mardi et mercredi à Lampedusa, l’une des principales portes d’entrée vers l’Europe, soit l’équivalent de la population locale sur cette île, qui s’est depuis déclarée en état d’urgence.

Cette situation a mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension, a généré une onde de choc politique en Italie et a relancé l’épineuse question de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées.

Le ministre a minimisé la présence de demandeurs d’asile parmi les migrants de Lampedusa

Au sujet des demandeurs d’asile, M. Darmanin a admis qu’il fallait « distinguer » leur situation de celle de la majorité des migrants, tout en renvoyant cette responsabilité aux autorités italiennes. « Si les personnes sont éligibles à l’asile, [si] elles sont persécutées sexuellement, politiquement, religieusement, évidemment c’est le devoir de la France comme d’autres pays européens de les accueillir », a-t-il reconnu. Mais il a minimisé la présence de demandeurs d’asile parmi les migrants de Lampedusa, affirmant que la majorité de ces derniers ne fuyaient pas des persécutions. « Ce ne sont pas des Afghans, ce ne sont pas des Syriens », a-t-il insisté.

Le ministre a, par ailleurs, annoncé qu’il avait décidé de « renforcer » les contrôles à la frontière franco-italienne : les effectifs de police et de gendarmerie dévolus à cette tâche passeront de 500 à 700, a-t-il précisé.

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Il n’est pas prévu que Gérald Darmanin se rende à Lampedusa, comme l’a fait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dimanche, afin de présenter le plan d’urgence d’aide à l’Italie, a précisé l’entourage du ministre.

Ce plan d’aide en dix points, destiné à gérer l’urgence des flux migratoires vers l’Italie, prévoit de mieux répartir les demandeurs d’asile entre les pays européens ou encore de faciliter les retours. Il est censé conjuguer fermeté à l’encontre des passeurs et facilitation des voies légales d’entrée dans l’espace européen pour les personnes éligibles à l’asile.

Le Monde avec AFP

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