Paris 2024 : « La Russie n’a pas sa place dans le sport international »

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Vadym Guttsait, ministre des sports et de la jeunesse et président du Comité national olympique, à Kiev, le 20 juillet 2023.

C’est une décision attendue. Avant tout en Ukraine. Le Comité international olympique (CIO) doit dire si, oui ou non, des athlètes russes et biélorusses seront présents aux Jeux olympiques de Paris, en 2024. Le président du CIO, Thomas Bach, a annoncé qu’il le fera à une « date appropriée » et à sa « seule discrétion ». « Nous attendons la décision finale », explique, au Monde, le ministre ukrainien des sports et de la jeunesse, Vadym Guttsait, qui est également président du Comité national olympique. Il ajoute que le comité n’a « pas encore pris de décision » sur la participation des athlètes ukrainiens et dit espérer que de nombreuses fédérations internationales interdisent aux Russes et aux Biélorusses de concourir, même sous drapeau neutre.

Quelle est la situation du sport ukrainien après presque une année et demie de guerre ?

La guerre touche l’ensemble du pays. Des Ukrainiens sont tués tous les jours et des roquettes et missiles volent chaque nuit pour détruire de nombreuses maisons de civils. Toute la population ukrainienne est touchée, y compris les athlètes qui n’ont pas de lieux sûrs pour s’entraîner.

Depuis le début de l’invasion, 326 athlètes, entraîneurs et travailleurs du secteur sportif ont été tués. Chaque jour, nous lisons et suivons les nouvelles, quelqu’un a été tué ici, quelqu’un a été tué là. La mère d’une de nos athlètes en saut en hauteur, Kateryna Tabashnik, a été tuée à Kharkiv [à l’est de Kiev], le père de notre championne d’escrime Olena Khomrova a été tué lors d’une attaque aérienne à Mykolaïv [sud de l’Ukraine].

Les sportives et sportifs ukrainiens parviennent-ils à s’entraîner et dans quelles conditions ?

Nous disposons de quelques installations où nos athlètes peuvent s’entraîner, mais elles sont malheureusement insuffisantes. Aussi, à cause des alertes aux bombardements, les entraînements sont entrecoupés de pauses qui durent en général entre deux et trois heures. Depuis le début de l’invasion, 343 installations ont ainsi été détruites.

C’est pourquoi nos athlètes s’entraînent actuellement hors d’Ukraine et qu’ils continueront de s’entraîner à l’étranger. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les préparer, afin qu’ils puissent, dans un premier temps, obtenir une qualification pour les Jeux olympiques, et y participer en toute tranquillité.

Comment percevez-vous la décision, prise en début d’année par le CIO, de réintégrer les athlètes russes et biélorusses dans les compétitions internationales, à condition qu’ils concourent sous bannière neutre et qu’ils n’aient pas activement soutenu l’invasion en Ukraine ?

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