Elections espagnoles : l’Europe entre soulagement face au recul de l’extrême droite et crainte d’un blocage politique

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Le chef du Parti socialiste et actuel premier ministre, Pedro Sanchez, étreint un membre du parti lors d’une réunion du comité exécutif à Madrid, en Espagne, le lundi 24 juillet 2023.

Rarement des élections législatives espagnoles avaient autant attiré l’attention de Bruxelles et des capitales européennes que celles qui se sont déroulées dimanche 23 juillet. Le scénario dessiné par les sondages en amont du vote, une coalition entre le Parti populaire (PP, droite) et Vox (extrême droite), semblait confirmer la tendance observée dans plusieurs pays du Vieux Continent, celle d’une poussée et d’une convergence des forces conservatrices et populistes. Laboratoire de l’union des gauches, la coalition gouvernementale espagnole, bâtie autour du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), paraissait à bout de souffle, malgré les importantes conquêtes sociales enregistrées ces cinq dernières années.

Les résultats ont finalement fait mentir ces prévisions, et la mobilisation des Espagnols pour faire barrage à l’extrême droite a été accueillie avec soulagement à Bruxelles, à moins d’un an des élections européennes. Vox a perdu trois points (12 % des voix) et dix-neuf des cinquante-deux sièges qu’il avait obtenus au Parlement, en 2019. Le PP et Vox n’ont pas obtenu suffisamment de députés pour former une majorité et gouverner. Quant au chef du gouvernement, Pedro Sanchez, il a montré une nouvelle fois sa capacité de résistance.

« Le vainqueur moral de ces élections est Pedro Sanchez. Il n’a pas perdu son pari » de freiner la droite et Vox, se réjouit une source européenne, sous couvert d’anonymat. Le dirigeant socialiste avait reçu le soutien de dirigeants de gauche du monde entier dans un manifeste signé, notamment, par le chancelier allemand, Olaf Scholz, ou par les premiers ministres du Portugal, Antonio Costa, du Danemark, Mette Frederiksen, et de Malte, Robert Abela.

Au Parlement européen, le groupe des Socialistes et démocrates (S&D) estime que « le message est clair : l’Espagne dit non à l’extrême droite au gouvernement ». Cette « nette défaite » de Vox prouve que « la montée des anti-LGBT+ et des négationnistes du climat n’est pas inévitable, si les électeurs défendent les valeurs européennes », a aussi déclaré sur Twitter l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt, qui siège aux côtés des élus macronistes dans le groupe Renew Europe.

Le message de l’ancien premier ministre belge vise surtout le groupe des conservateurs du Parti populaire européen (PPE) – dont le PP espagnol est membre –, qui a formé une alliance objective avec les eurosceptiques et l’extrême droite, pour affaiblir le projet de loi sur la restauration de la nature, à défaut d’avoir réussi à l’enterrer. « Le virage irresponsable du PPE vers la droite populiste doit également échouer aux élections européennes de l’année prochaine », a ajouté M. Verhofstadt.

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