Gabriel Boric, président du Chili : « La Chine offre des opportunités à partir du moment où nous n’en devenons pas dépendants »

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Le président français, Emmanuel Macron, accueille son homologue chilien, Gabriel Boric, à l’Elysée, à Paris, le 21 juillet 2023.

Le président chilien, Gabriel Boric (gauche), a conclu à Paris, vendredi 21 juillet, sa première tournée européenne, qui l’a mené à Madrid et à Bruxelles.

Quel est le bilan de votre visite ?

Il est très positif. Je suis fier de constater la forte valorisation du Chili à l’étranger. Notre pays fait entendre sa voix dans le débat géopolitique mondial et, face à la transition énergétique et dans la lutte contre la crise climatique, il joue un rôle important. Concernant mon entretien avec Emmanuel Macron, nous avons eu une conversation notamment sur les valeurs que nous partageons et sur la manière dont nous pouvons chacun lutter depuis nos espaces respectifs pour faire triompher les valeurs de la démocratie et des droits humains.

A Bruxelles, vous avez signé un accord de coopération avec l’Union européenne autour du lithium et d’autres matières premières.

Il s’agit d’un accord concernant la production de minéraux critiques, pas seulement leur exploitation, mais également la création de chaînes de valeur et le transfert de technologies. Nous ne sommes pas venus en Europe juste pour vendre des cailloux. Le Chili a la chance de posséder certains minéraux ou certaines énergies importantes pour le monde d’aujourd’hui : le vent, le soleil, le lithium, le cuivre. Mais nous avons aussi des connaissances, de la technologie, des professionnels, et nous voulons leur donner de la valeur. Et l’accord que nous avons signé reconnaît le Chili comme un partenaire à part entière. L’idée est aussi de sortir du modèle purement « extractiviste » des matières premières.

Pensez-vous, comme votre homologue colombien, Gustavo Petro, que les pays du Nord ont une responsabilité envers les pays du Sud du fait des émissions de gaz à effet de serre ?

Il ne devrait même pas y avoir de discussion à ce sujet. Les pays du Nord sont ceux qui ont le plus pollué, et ont donc une plus grande responsabilité. Mais aujourd’hui, nous devons tous faire partie de la solution. Personne ne sera sauvé sans les autres. Donc la réponse des pays du Sud ne peut pas être : à présent nous allons faire la même chose que vous. Nous devons également nous fixer des normes élevées en matière de transition. C’est pourquoi, au Chili, nous avons adopté une loi visant à être neutre en carbone d’ici à 2050 et nous espérons y parvenir avant cela.

L’influence que la Chine peut avoir en Amérique latine suscite des inquiétudes chez les Européens et les Américains. La Chine offre-t-elle des perspectives ou représente-t-elle un risque pour le Chili ?

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