La romancière cubaine Zoé Valdés, candidate au Sénat espagnol pour le parti d’extrême droite Vox

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L’écrivaine cubaine Zoé Valdés, à Paris, en 2012.

Zoé Valdés est mal à l’aise. « J’enregistre cette conversation », prévient-elle avant de répondre au Monde par téléphone. Depuis que son nom est apparu parmi les candidats au Sénat du parti d’extrême droite espagnol Vox, dans le cadre des élections législatives anticipées du 23 juillet, la romancière cubaine, en exil en France depuis 1995, tente, tant bien que mal, de justifier cet engagement politique surprenant.

« Vox n’est pas d’extrême droite mais d’extrême nécessité, comme ils le disent eux-mêmes », précise rapidement l’autrice de La Douleur du dollar (Actes Sud, 1997), le roman qui l’a rendue mondialement célèbre. On la savait très conservatrice, capable d’exprimer son soutien à Donald Trump, mais pas au point de faire le saut en politique. « Je suis antifasciste et anticommuniste. Je ne suis pas d’extrême droite. Mon œuvre parle pour moi », insiste-t-elle, une pointe d’agacement dans la voix.

Zoé Valdés n’est pas militante de Vox et ne passe qu’une partie de sa vie en Espagne, « entre Madrid et l’Andalousie », dit-elle. Cependant, elle n’a pas douté lorsque le parti lui a offert de clore sa liste de candidats au Sénat pour la circonscription de Madrid. Naturalisée espagnole en 1997, en tant qu’écrivaine pourchassée politiquement dans son pays, elle considère la proposition comme « un honneur » qu’aucun autre mouvement « ne lui a jamais fait ».

Elle affirme l’accepter pour au moins deux raisons : « la possibilité de mener la lutte anticommuniste et anticastriste » depuis le Sénat espagnol, et de « sauver l’Espagne du pire », chose qu’elle « n’a pas pu faire pour Cuba ».

Pour l’écrivaine, le gouvernement de gauche mené par le socialiste Pedro Sanchez fait en effet courir à l’Espagne le risque de connaître le même sort que le Venezuela ou le Nicaragua. « C’est comparable », insiste-t-elle, rappelant que la ministre et cheffe de file de la gauche radicale espagnole, Yolanda Diaz, a posé dans sa jeunesse devant une grande affiche du Che Guevara, ou que Pedro Sanchez a parfois chanté L’Internationale.

Une stratégie habituelle pour Vox

C’est en 2017 que Zoé Valdés aurait noué une relation avec les dirigeants de Vox, après qu’elle a participé à une table ronde organisée par le Mouvement chrétien de libération – une organisation politique opposée au régime cubain, fondée par l’ancien dissident Oswaldo Paya –, sur le thème « Femmes et activisme politique et social ». Rocio Monasterio, porte-parole de Vox dans la région de Madrid et originaire de Cuba, était présente.

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