Travis King, septième soldat américain à passer en Corée du Nord

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Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées à Panmunjom, en Corée du Nord, le 20 juin 2018.

La Corée du Nord n’avait pas réagi, jeudi 20 juillet, à l’arrestation sur son sol, deux jours plus tôt, du soldat américain Travis King. Le militaire de 23 ans avait profité d’une visite à la zone de sécurité conjointe (JSA) pour franchir la ligne séparant les deux Corées. Espace neutre, la JSA est l’unique point de contact direct au sein de la zone démilitarisée (DMZ) formant la frontière intercoréenne depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).

« Le Pentagone a contacté ses homologues de l’Armée du peuple [nom officiel de l’armée nord-coréenne], mais n’a pas eu de réponse », a fait savoir le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, qui a souligné la volonté de l’administration de tout faire « pour assurer la sécurité et le retour auprès de sa famille » du militaire. Egalement mobilisé, le commandement des Nations unies en Corée, régulièrement en contact avec le Nord pour tout ce qui touche la DMZ, n’aurait pas plus d’informations.

Les motivations de M. King restent inconnues. Plus qu’une défection pour raison idéologique, il pourrait avoir agi pour échapper à la justice de son pays. Affecté à la première division blindée américaine déployée au Sud, il avait été condamné en février pour avoir endommagé une voiture de police. Il a ensuite purgé deux mois de prison pour avoir agressé un Sud-Coréen dans un club près de Hongdae, quartier animé de Séoul.

Septième Américain à passer au Nord

Libéré le 17 juillet, il devait être envoyé à Fort Bliss, au Texas, pour y subir d’autres sanctions disciplinaires. Escorté au contrôle douanier de l’aéroport d’Incheon (ouest de Séoul), il s’est échappé. Le lendemain, il participait à une visite de la JSA. Sa présence parmi les visiteurs peut d’ailleurs surprendre, les accès à la JSA faisant l’objet de contrôles stricts et les demandes de participation aux visites nécessitant plusieurs jours de traitement.

Quoi qu’il en soit, il en a profité pour franchir la ligne de démarcation, matérialisée dans la JSA par un simple muret de béton. C’est là que Donald Trump était devenu le premier président américain à entrer en Corée du Nord, en 2019, lors d’une rencontre avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.

Les guides militaires ont tenté d’arrêter Travis King, mais en vain. Un accord intercoréen de 2018 établit que les soldats affectés à la JSA ne sont pas armés. Passé au Nord, M. King a immédiatement été arrêté. Il « a volontairement et sans autorisation franchi la ligne de démarcation pour entrer en République populaire démocratique de Corée » (nom officiel du Nord), a ensuite reconnu le colonel Isaac Taylor, des forces américaines en Corée.

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