En Grèce, des incendies à répétition et toujours un manque de prévention

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Près de Nea Peramos, à l’ouest d’Athènes, le 19 juillet 2023.

Alors que la Grèce affronte une nouvelle vague de chaleur, les services météorologiques nationaux ont mis en garde contre un risque accru d’incendies à partir de jeudi 20 juillet, les températures pouvant monter jusqu’à 44 °C dans certaines régions. Des centaines de pompiers grecs, aidés par des contingents européens, semblaient jeudi avoir circonscrit les feux sur l’île touristique de Rhodes et à l’ouest d’Athènes. Mais le bilan est élevé : plus de 170 000 hectares sont partis en fumée en trois jours, selon l’observatoire européen Copernicus. Et ce nouvel épisode fait resurgir le débat sur les incendies à répétition qui frappent chaque été le pays.

Mercredi, Efthymis Lekkas, professeur de géologie à l’Université d’Athènes, s’est alarmé sur la radio Skaï : « Si cette catastrophe se poursuit, il y aura un effondrement environnemental en Attique », la région d’Athènes. « Si nous ne pouvons pas sauver nos dernières ressources [naturelles], nous connaîtrons finalement la désertification et Athènes ressemblera à Dubaï », a déclaré l’expert.

Depuis Bruxelles où il se trouvait lundi, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, s’est empressé de mentionner le changement climatique : « Nous avons eu, avons et aurons des incendies. C’est aussi une des conséquences de la crise climatique que nous vivons avec une intensité croissante. » Selon une étude du centre de recherche indépendant Dianeosis datant de 2021, le nombre de jours pendant lesquels la Grèce sera frappée par des vagues de chaleur augmentera de quinze à vingt jours par an d’ici à 2050, et le nombre de jours à haut risque d’incendie connaîtra une hausse comprise entre 15 % et 70 %. Mais pour de nombreux défenseurs de l’environnement, le manque de prévention et de politique coordonnée est également responsable de ces incendies à répétition. « Chaque été, le pays est abandonné à son sort. Depuis quarante ans en Grèce, les feux sont un problème politique, pas climatique. Mais jamais (…) personne ne prend véritablement le taureau par les cornes », dénonçait mardi le journal économique Naftemporiki.

Peu de fonds pour la prévention

« Le nombre de feux depuis vingt ans est stable en Grèce. Nous avons à peu près 80 départs de feux simultanés à cette période de l’année, mais l’intensité de ces incendies est plus importante », note Nikos Georgiadis, coordinateur du programme terrestre du Fonds mondial pour la nature (WWF) en Grèce. Après plusieurs tragédies – les incendies de Mati, en juillet 2018, station balnéaire près d’Athènes, qui avaient causé la mort de 102 personnes, et ceux de l’été 2021, qui ont vu partir en fumée plus de 100 000 hectares, notamment sur l’île d’Eubée – le nombre de moyens aériens a été renforcé, la formation des pompiers améliorée, même si les citoyens dans les zones sinistrées estiment ces renforts insuffisants. « Le vrai problème actuellement est l’absence de plan national de prévention des incendies et de gestion des déchets végétaux [les branchages, les broussailles, tout ce qui peut être combustible en cette saison des feux] », analyse Nikos Georgiadis.

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