A Vilnius, Zelensky doit se contenter de la perspective d’une invitation à rejoindre l’OTAN

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Le président américain, Joe Biden, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le premier ministre portugais, Antonio Costa, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, et le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, à Vilnius, le 11 juillet 2023.

Joe Biden et Olaf Scholz sont restés fermes, en dépit des pressions de Volodymyr Zelensky. Les dirigeants américain et allemand n’ont pas cédé, mardi 11 juillet, aux demandes formulées par leur homologue ukrainien, soutenu par une bonne partie de leurs alliés, Pologne et pays baltes en tête, d’engager l’adhésion de son pays à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dès que possible après la guerre menée par le Kremlin. Au premier jour du sommet de l’OTAN à Vilnius, en Lituanie, la ligne de conduite de Washington et Berlin, qui redoutent une escalade du conflit et refusent toute implication directe de l’Alliance face à la Russie, a prévalu.

La pilule est difficile à avaler pour Volodymyr Zelensky. Avant même d’arriver à Vilnius pour dîner avec les dirigeants de l’Alliance, le président ukrainien dénonçait les conclusions en cours de préparation entre les trente et un membres de l’organisation. « Il est absurde de ne fixer de calendrier ni pour l’invitation ni pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, a-t-il tweeté. Cela veut dire qu’une fenêtre a été laissée ouverte pour négocier la participation de l’Ukraine à l’OTAN avec la Russie. Cela donne à la Russie un motif pour continuer sa terreur. » Amer, il ajoutait : « L’indécision est une faiblesse. » En vain.

Dans leurs conclusions, les dirigeants de l’Alliance atlantique se contentent d’affirmer que l’Ukraine recevra une invitation à les rejoindre « lorsque les alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies », sans pour autant détailler quels sont ces paramètres. « Il est encore trop tôt pour les définir, les alliés n’en ont pas débattu », dit l’entourage d’Emmanuel Macron. Soucieux de préserver leur « unité », les alliés reconnaissent certes que « l’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN », mais sans préciser la date d’une éventuelle adhésion, même en cas de cessation des hostilités.

Le compromis scellé à Vilnius apparaît ainsi à peine plus engageant que celui négocié à Bucarest, en 2008, au nom de la politique dite « de la porte ouverte » envers l’Ukraine et la Georgie, sans aucune suite dans les années qui ont suivi. A l’époque, les Etats-Unis étaient en faveur de l’accession de l’Ukraine à l’OTAN, contre l’avis de la France et de l’Allemagne qui avaient posé leur veto, afin de ménager la Russie.

« L’Ukraine va protéger votre liberté »

A l’instar d’Emmanuel Macron, nombre de dirigeants considèrent aujourd’hui que cette décision n’a pas été suffisante pour décourager la Russie d’attaquer la Géorgie, quelques mois plus tard, puis l’Ukraine, en 2014, en annexant la Crimée et en soutenant la sécession d’une partie du Donbass, dans l’est du pays. « L’unité doit être productive, elle ne doit pas répéter la vieille formule du sommet de Bucarest », a insisté le président lituanien, Gitanas Nauseda, à l’ouverture du sommet de Vilnius. Pour lui, « l’adhésion de l’Ukraine doit avoir lieu après la guerre et après les réformes » engagées dans le pays, en particulier dans la lutte contre la corruption.

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