En Pologne, les Français dévoilent pour la première fois l’entraînement qu’ils dispensent aux soldats ukrainiens

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Entraînement de militaires ukrainiens par l’armée française, dans un lieu tenu secret en Pologne, le 10 juillet 2023.

Le regard concentré, une vingtaine de soldats ukrainiens se tiennent prêts à une simulation de combat urbain dans les ruelles d’un village reconstitué au milieu de la campagne polonaise. Accompagnés de plusieurs interprètes, ce lundi 10 juillet, ils répètent un exercice de prise d’assaut d’un bâtiment avec pour instructeurs des militaires français. Jusqu’à présent, Paris entretenait soigneusement la discrétion sur ce travail de formation auprès des Ukrainiens. Mais à l’occasion, ce jour-là, d’une visite en Pologne du ministre des armées, Sébastien Lecornu, cette mission, qui a démarré formellement au mois de février, a été pour la première fois ouverte à la presse.

« Ces formations dureront autant de temps qu’il le faudra », a souligné le ministre. « Vous vous battez pour vous-mêmes, pour votre pays, mais aussi pour nos valeurs », a-t-il ajouté en s’adressant aux soldats ukrainiens sur le site dont l’emplacement exact est encore maintenu secret. Au cours de cette visite, M. Lecornu a divulgué de nouveaux chiffres sur le nombre de soldats ukrainiens entraînés par la France. Ce sont désormais 5 200 militaires que Paris affirme avoir formés depuis le début de la guerre, dont 1 600 en Pologne et 3 600 sur le territoire national, notamment à Canjuers, dans le Var. Des chiffres qui s’inscrivent dans l’ensemble de 30 000 soldats que les Etats membres de l’Union européenne (UE) devraient avoir formés au cours de l’année dans le cadre de la mission d’assistance de l’UE à l’Ukraine.

En Pologne, sur l’ancienne base soviétique réhabilitée pour ces exercices, quelque 120 instructeurs français et 80 personnels de soutien sont aujourd’hui déployés. Les Français logent sous tente, les Ukrainiens dans des logements en dur. L’objectif est de former environ 500 d’entre eux toutes les cinq semaines. Un rythme soutenu, avec entraînement six jours sur sept, qui vise à aider leur insertion aussi bien au sein de petites unités qu’au niveau d’un bataillon, soit 500 hommes. « Les délais sont très contraints, mais on tient compte des impératifs de l’armée ukrainienne », explique le colonel Benoît, détaché par la France au sein de l’état-major polonais, soutien-clé du dispositif.

« Séances de tir à balles réelles »

Le rôle des interprètes apparaît capital afin d’atteindre ces objectifs. Près d’une trentaine sont nécessaires chaque jour pour assurer la fluidité des consignes aux différents groupes de soldats qui se tiennent en retrait des médias, ce 10 juillet. Ce besoin d’interprètes a nécessité de faire appel à l’opérateur Défense conseil international – une société de services dont l’Etat français est actionnaire à 50 % – afin de s’assurer d’avoir suffisamment de recrues.

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