L’Insee anticipe une croissance modeste en France pour 2024, suspendue aux incertitudes

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Dans un magasin, à Paris, le 25 juillet 2024.

Des images grandioses, un joli panier de médailles, un Paris méconnaissable et, pour clore en beauté, trois petits dixièmes de point de croissance. « L’héritage » des Jeux olympiques et paralympiques, sur lesquels le rideau est tombé, dimanche 8 septembre, se joue aussi sur le plan économique : l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime en effet que la croissance du produit intérieur brut (PIB) sera de 0,4 % au troisième trimestre (dont 0,3 point redevable aux ventes de billets pour les épreuves et aux droits télévisés). Cette impulsion sportive disparue, le quatrième trimestre s’annonce en négatif, à − 0,1 %. Au total, après une progression de 0,2 % sur chacun des deux premiers trimestres, l’économie française devrait croître de 1,1 % en 2024, a indiqué, lundi 9 septembre, l’Insee.

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Après un été d’incertitudes sur le plan politique, la rentrée se joue donc en mode atone, autant du côté de la consommation que de l’investissement. La croissance, depuis le début de l’année, provient essentiellement de deux postes : le commerce extérieur pour une part, les deux secteurs-clés que sont l’aéronautique et le naval poursuivant leur rattrapage après le trou d’air dû au Covid-19 ; et des dépenses publiques pour l’autre part, « la seule source de dynamisme de la demande intérieure », souligne Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee.

Dans ces conditions, les choix budgétaires à venir vont peser lourd sur les scénarios de croissance des prochains mois. Compte tenu de la nouvelle dégradation du déficit public annoncée début septembre par Bercy (celui-ci atteint désormais 5,6 % du produit intérieur brut, PIB), une rectification de la trajectoire budgétaire apparaît inévitable.

« Les ménages restent prudents »

Le redressement des comptes publics peut prendre deux formes : une réduction de certaines dépenses ou une hausse de la fiscalité, par exemple, un relèvement de la TVA, de la contribution sociale généralisée (CSG), ou bien la réintroduction de l’impôt sur la fortune. Une arme à manier – et à cibler – avec prudence. Car, plus que jamais, le comportement des ménages sera au cœur des équations économiques. « La reprise de la consommation se fait attendre, reconnaît Dorian Roucher. Les ménages restent prudents, et le taux d’épargne continue à augmenter. »

C’est l’une des raisons, d’ailleurs, du dérapage budgétaire, comme le rappelait Eric Heyer, directeur du département analyse et prévisions de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), au micro de France Inter, samedi 7 septembre : « On a eu de la croissance [au premier semestre], mais pas de la bonne nature, expliquait-il. Le gouvernement s’attendait à plus de consommation et à moins d’exportations : cela se traduit par beaucoup moins de recettes de TVA. »

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