Pétrole : l’attaque du Hamas contre Israël nourrit des craintes autour de l’Iran

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Cinquante ans après la guerre du Kippour et le premier choc pétrolier, l’attaque des commandos du Hamas contre Israël, samedi 7 octobre, maintient les marchés de l’énergie sous tension. Les cours du pétrole brut ont connu un léger repli, mardi 10, après avoir grimpé de 4 % lundi 9. Le brent de mer du Nord (− 0,56 %), référence européenne, se stabilise au-delà de 87 dollars (environ 82 euros). Même tendance pour son équivalent américain, le West Texas Intermediate (− 0,47 %), proche de 86 dollars.

Si les cours de l’or noir s’agitent, c’est avant tout par réflexe géopolitique. Ils anticipent une extension du conflit israélo-palestinien au Moyen-Orient, alors que des bombardements israéliens se multiplient déjà sur la bande de Gaza, privée d’électricité.

« L’attaque du Hamas n’a pas eu d’impact concret sur la production pétrolière », rappelle, en préambule, Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Et pour cause, les Israéliens n’extraient quasi pas de pétrole : soit 0,001 % de l’offre mondiale en 2022, selon les données compilées par une structure française, le Comité professionnel du pétrole.

Une possible implication

« La hausse constatée sur le prix du baril s’explique plutôt par des inquiétudes et des scénarios pessimistes autour de l’Iran », poursuit M. Perrin. La République islamique est toujours un acteur important (environ 4 % de l’offre mondiale en 2022), malgré les sanctions américaines visant, depuis 2018, à empêcher ses exportations. Sa production de brut est aujourd’hui estimée à 3 millions de barils par jour, dont une partie destinée à la Chine, selon le cabinet norvégien Rystad Energy.

Les Etats-Unis, alliés traditionnels d’Israël, pourraient désormais être amenés à encadrer plus strictement l’application des sanctions contre Téhéran. Voire à les durcir s’il est avéré que l’Iran a aidé à planifier les actes terroristes du Hamas, mouvement islamiste palestinien dont il est proche. Un article du Wall Street Journal fait état d’une possible implication – ce que nie l’ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité iranienne, même s’il salue l’offensive du 7 octobre.

La donne pourrait aussi évoluer si le groupe libanais Hezbollah, formation chiite soutenue elle aussi par l’Iran, ouvre un deuxième front contre Israël. « Si le Hezbollah, au-delà de quelques tirs déjà revendiqués, entre pleinement dans la bataille, la probabilité d’un embrasement régional, et donc d’une confrontation israélo-iranienne, augmentera, avec un impact potentiel majeur sur le marché pétrolier », avance Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales.

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