Croissance : l’économie française résiste… pour le moment

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En dépit d’un contexte morose, lié à des prix élevés et à une consommation toujours en berne, l’économie française a crû de 0,5 % au deuxième trimestre 2023, selon les données publiées vendredi 28 juillet par l’Insee. Un chiffre bien meilleur que le 0,1 % attendu. Cette bonne surprise est toutefois tempérée par la révision à la baisse de l’activité au premier trimestre (+ 0,1 %, au lieu de + 0,2 %). A la mi-année, l’acquis de croissance s’établit à 0,8 %, pas si éloigné de l’hypothèse d’une croissance de 1 % pour 2023 retenue par l’exécutif dans ses prévisions budgétaires. En 2022, l’économie française avait progressé de 2,5 %.

Ce sont les exportations, en nette hausse (+ 2,6 %), qui ont permis à l’activité économique d’atteindre ce bon résultat au deuxième trimestre, tandis que la demande intérieure reste morose : la consommation des ménages est en retrait de 0,4 %, après un début d’année atone. En revanche, la production a accéléré sur la période avril-juin (+ 0,8 %, après + 0,4 % au premier trimestre). Autre bonne surprise, l’investissement des entreprises est redevenu faiblement positif (+ 0,1 %, contre – 0,4 %).

Parallèlement, l’inflation continue de refluer légèrement : la hausse des prix sur un an s’établit en juillet à 4,3 %, au lieu de 4,5 % en juin, toujours selon les données publiées vendredi 28 juillet. Cette baisse s’explique par un nouveau recul des prix de l’énergie et au ralentissement de ceux de l’alimentation, pour le quatrième mois consécutif.

Faible progression des importations

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a immédiatement salué cette « performance remarquable » de l’économie française, en estimant que celle-ci est « engagée dans un cercle vertueux où c’est la production qui finance notre modèle social et la redistribution ».

Les économistes dressent un constat un peu plus nuancé. « La tendance de fond est plus modérée que ce que laisse penser ce chiffre trimestriel », tempère Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques à l’Insee. « La progression du PIB de 0,5 % est liée à quelques facteurs ponctuels qui ne se reproduiront pas forcément : le redémarrage du parc nucléaire, qui a permis une reprise des exportations d’électricité, quelques livraisons navales – dont un paquebot – et ventes de matériel de transports, un peu de rebond technique après la fin des grèves du premier trimestre. »

La contribution positive du commerce extérieur à la croissance (+ 0,7 %) est aussi redevable à la faible progression des importations ( + 0,4 %, contre + 2,6 % pour les exportations), ce qui constitue le reflet d’une baisse de la consommation et de la baisse des prix de l’énergie. Finalement, M. Carnot estime que le diagnostic d’une croissance « hésitante », établi lors de la présentation de la note de conjoncture de juin, « reste assez valable ». « On ne peut s’attendre à ce stade à maintenir la même performance » sur la deuxième moitié de l’année, ajoute-t-il.

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