Stellantis et Renault se préparent à une guerre des prix

0 Shares
0
0
0
Le patron de Stellantis, Carlos Tavares, au Salon international de l’automobile de New York, le 5 avril 2023.

C’est un premier semestre remarquable pour les constructeurs automobiles français. Stellantis, né de la fusion de PSA avec Fiat Chrysler, a dégainé le premier, en annonçant un bénéfice record, mercredi 26 juillet : 10,9 milliards d’euros, en hausse de 37 % par rapport aux six premiers mois de 2022. Le chiffre d’affaires de ses quatorze marques tutoie les 100 milliards d’euros de janvier à juin.

Comme l’a rappelé Carlos Tavares, le directeur général, cette rentabilité doit beaucoup au marché américain, qui pèse presque deux fois et demie l’Europe en résultat opérationnel. Mais si les voitures vendues sur le Vieux Continent ne rapportent pas autant que les pick-up RAM ou Jeep, elles permettent tout de même au groupe d’afficher une marge à deux chiffres que seuls ses concurrents allemands les plus chers, Mercedes et BMW, affichent et que Volkswagen n’a pas.

Jeudi 27 juillet, c’était au tour de Luca de Meo, le patron de Renault, de confirmer la trajectoire de redressement de son groupe. Elle est spectaculaire. En 2022, la marque au losange accusait de lourdes pertes du fait de la cession de sa filiale russe. Pour les six premiers mois de 2023, son bénéfice atteint 2,1 milliards d’euros, le meilleur résultat de l’histoire du groupe. Le chiffre d’affaires s’élève à 26,8 milliards d’euros, avec une marge de 7,6 %, au-delà des attentes des analystes financiers.

Performance de Dacia

Pour obtenir ces performances, les deux groupes ont usé des mêmes méthodes. Ils privilégient la vente aux particuliers plutôt qu’aux loueurs de voitures ou aux flottes d’entreprise, car les marges sont meilleures. Depuis plusieurs années, ils fonctionnent avec des « plates-formes » : le même châssis et tous les éléments qui ne se voient pas de l’extérieur équipent plusieurs modèles, voire plusieurs marques, ce qui permet de limiter les coûts.

Ils ont surtout profité de la pénurie de semi-conducteurs pour concentrer leur production sur les modèles les plus chers. Résultat : Stellantis a vendu 9 % de voitures en plus (3,3 millions), mais a engrangé 12 % de chiffre d’affaires supplémentaire. Chez Renault, les ventes de véhicules augmentent de 13 % (1,1 million), tandis que le chiffre d’affaires progresse de 27 %. Luca de Meo salue l’effet du renouvellement de sa gamme, et en particulier de l’arrivée sur le marché de l’Austral hybride et de la Mégane E-Tech, sans oublier la performance de Dacia (+ 30 % de ventes en Europe), avec une marge phénoménale.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dacia s’éloigne d’un modèle low cost et dope les ventes de Renault

Ces résultats permettent à Carlos Tavares et Luca de Meo de se montrer confiants sur leur performance annuelle. « Chaque fois que nous faisons un bon résultat au premier semestre, on nous demande si ça ne va pas s’effondrer au deuxième », a devancé le patron de Stellantis, précisant : « Nous sommes bien placés pour être les plus résilients et protéger nos résultats. » Du côté de Renault, on confirme aussi que la marge restera entre 7 % et 8 %, un seuil élevé.

Il vous reste 49.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like