
Une petite décrue des prix de l’huile et des pâtes, quelques promotions au rayon produits laitiers frais… Pas de quoi alléger la facture alimentaire des Français. Bien au contraire. Selon les données publiées par le panéliste Circana, mercredi 26 juillet, les prix ont encore légèrement progressé, de 0,2 %, entre juin et juillet. Même si, en comparaison avec juillet 2022, la hausse des tarifs des produits de grande consommation ralentit – à + 13,6 %, alors qu’elle était de + 15,1 % sur un an en juin –, les prix restent au sommet.
« Nous ne sommes pas sortis des prix élevés, car l’inflation à deux ans, elle, continue de progresser : en cumulant les hausses de juillet 2022 (+ 6,7 %) et de juillet 2023 (+ 13,6 %), les prix ont augmenté en moyenne de 21,2 % sur deux ans, et c’est bien cela que vivent les Français au quotidien. La stabilité des prix depuis deux mois est donc positive, mais elle ne change pas la donne au moment de passer en caisse », analyse Emily Mayer, directrice des études chez Circana.
Ces tendances s’illustrent dans la livraison mensuelle du chariot type constitué par la société d’études pour Le Monde. D’une valeur légèrement supérieure à 100 euros fin 2021, ce panier, composé d’un mélange de produits de marques nationales, de marques de distributeur et de premiers prix, coûte désormais 125,99 euros, soit une hausse, qui semble se modérer, de 11,5 % sur un an.
En revanche, depuis septembre 2021, lorsque le premier panier a été mis en ligne, la progression est de presque 23 %. Si le prix des yaourts affiche une décote de 7,2 %, celui des coquillettes de 1,4 %, celui des chips de 1,7 % et celui de l’huile de 0,4 %, nombre d’autres produits ont vu leur tarif croître, dont la boîte de thon (+ 5,7 %), le riz basmati (+ 6,9 %) et le jambon (+ 1,2 %), sur le mois qui vient de s’écouler.
Bercy veut inverser la tendance
Le reflux de l’inflation alimentaire, tant appelé de ses vœux par Bercy, n’est donc pas encore au rendez-vous. Pourtant, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a multiplié les réunions avec les distributeurs et les industriels pour tenter d’inverser la tendance et redonner du pouvoir d’achat aux Français dans leur quotidien. Les grandes enseignes ont accepté de prendre sur leurs marges et se sont engagées sur une opération baptisée « trimestre anti-inflation », chacune ayant le choix de sélectionner un certain nombre de produits premier prix, proposés avec une ristourne en magasin. Cette opération, lancée au printemps, a été prolongée jusqu’à la fin de l’année.
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