Stellantis et Saft à la recherche de la batterie de demain

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Les Cassandre de l’automobile peuvent bien annoncer un débarquement de voitures électriques chinoises à l’automne en Europe, Anne Laliron, qui pilote l’innovation sur les technologies vertes, l’énergie et le cycle de vie des véhicules chez Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep…), ne se laisse pas impressionner. « On est au début de l’histoire de l’électrification », assure cette ingénieure en électronique, diplômée de l’Esiee et ancienne de Valeo. Pour elle, la technologie va encore beaucoup évoluer. Elle en veut pour preuve une armoire électrique plantée sur le plateau de Saclay (Essonne), derrière un bâtiment de l’école CentraleSupélec. Banale en apparence, c’est en fait un prototype qui abrite une batterie révolutionnaire, mise au point au sein du projet IBIS (pour intelligent battery integrated system).

Pour faire rouler une voiture électrique, il faut en effet fournir du courant alternatif au moteur. Comme celui qui vient du réseau public. Mais les batteries, elles, stockent du courant continu. Aujourd’hui, chaque groupe motopropulseur contient donc un chargeur et un onduleur de puissance pour convertir le courant. Deux thésards de l’Ecole normale supérieure ont cherché une solution pour utiliser directement le courant alternatif dans les batteries.

5,4 millions d’euros d’argent public

En 2018, l’Openlab de Stellantis (alors PSA), à Gif-sur-Yvette (Essonne), prend le relais avec le CNRS. « Nous avons une douzaine d’équipes de recherche de ce type, dans lesquelles nos ingénieurs sont associés à des chercheurs et des universitaires », explique Mme Laliron. Saft, filiale de TotalEnergies et partenaire de Stellantis dans l’usine de batteries d’ACC, s’est associée au projet. IBIS a bénéficié de 5,4 millions d’euros d’argent public (France Relance et Ademe) sur un investissement total de près de 10 millions.

Finalement, l’onduleur et le chargeur sont remplacés par deux cartes électroniques présentes sur chaque pack de batterie qui peut ainsi recevoir et rendre du courant alternatif. La technologie est pour l’instant utilisée sur une batterie de stockage, dans l’armoire prototype. Mais, dès 2025, elle sera testée sur une voiture, avec l’espoir d’une production en série « avant la fin de la décennie », selon les experts Stellantis, qui promettent 12 % d’autonomie supplémentaire et une meilleure réparabilité des batteries. Une vingtaine de brevets ont été déposés, avec une longueur d’avance sur les start-up australiennes ou anglaises lancées dans la même course.

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