
En quête d’électricité bas carbone, le gouvernement français précise la carte de son nouveau parc nucléaire. Il avait déjà identifié deux des trois lieux, à Penly (Seine-Maritime) et à Gravelines (Nord), pour installer six futurs réacteurs de grande puissance. Le troisième est désormais connu. Il s’agit, comme pour les deux autres, d’un site accueillant déjà une centrale : le Bugey, dans l’Ain. Il était en concurrence avec un autre site de la région Auvergne-Rhône-Alpes, celui de Tricastin, dans la Drôme, sur proposition d’EDF, exploitant du parc actuel. L’Elysée a annoncé la décision à l’issue d’un conseil de politique nucléaire réuni par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, mercredi 19 juillet.
« Le site du Bugey est davantage prêt que celui de Tricastin, pour lequel des études complémentaires doivent être réalisées, explique le cabinet de la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. C’est donc un choix rationnel pour tenir le calendrier. » Refroidie par l’eau du Rhône, la centrale nucléaire du Bugey se situe dans la commune de Saint-Vulbas, à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Elle dispose des quatre plus anciens réacteurs encore en service dans le pays.
Les chantiers pour ces six EPR 2 (acronyme anglais pour « réacteurs pressurisés européens ») n’ont pas encore débuté. Dans l’idéal, EDF prévoit une mise en service dès 2035 pour la première paire à Penly, dès 2038 pour la deuxième à Gravelines, et dès 2042 pour la troisième paire au Bugey. Avec ce site, « la localisation de la première phase du programme de construction d’EPR 2 est ainsi désormais arrêtée », souligne, dans un communiqué, la présidence de la République.
Outre six premiers EPR 2 dans le pays, annoncés dès février 2022, le gouvernement considère la possibilité d’en bâtir encore huit autres. « Les études techniques et les analyses se poursuivront sur le site de Tricastin dans la perspective d’accueillir de futurs réacteurs nucléaires », précise ainsi l’Elysée. « Nous nous tenons prêts », a réagi la présidente (Les Républicains) du conseil départemental de la Drôme, Marie-Pierre Mouton.
Le 28 juin, même si « la loi ne prévoit pas aujourd’hui de déployer des EPR hors des sites existants », Emmanuel Macron était allé jusqu’à envisager des réacteurs entre Marseille et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). « On est en zone submersible, en zone sismique. S’il y a un endroit en France où on ne pourra pas faire un EPR, c’est à Marseille », avait répliqué le maire (ex-Parti socialiste) de la ville, Benoît Payan.
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