Au Parlement valencien, le nouveau président conservateur, Carlos Mazon, a beau alterner le castillan et le valencien, tandis qu’il égrène les différents points de son programme d’investiture, le 13 juillet, il ne parvient pas à dissiper les craintes des défenseurs du valencien de voir remis en cause l’enseignement en langue régionale valencienne dans les écoles.
L’accord de coalition signé entre le Parti populaire (PP, droite) et l’extrême droite Vox dans la région de Valence, comme dans celle des Baléares, prévoit, en effet, la suppression de l’organisme chargé de la protection de la langue, considéré comme une « police linguistique » par la droite. PP et Vox revendiquent le droit des parents à « choisir la langue » dans laquelle leurs enfants sont éduqués. « Nous nous attendons à des années très compliquées, mais nous ne permettrons pas un recul dans l’enseignement du valencien, prévient Alexandra Uso, présidente de l’association Escola Valenciana. Son usage social se dilue, les adolescents le parlent peu et nous n’avons qu’un seul média, A punt, dans notre langue. L’espagnol, pour nous, est une langue d’oppression. »
« L’espagnol est la langue dominante depuis la fin du XVIIIe siècle et ce qui n’a aucun sens, c’est qu’on impose le valencien aux enfants dont la langue maternelle est le castillan, qu’ils soient pénalisés scolairement et que le niveau dans certaines matières baisse parce que les cours sont donnés en valencien », considère, pour sa part, Miguel Angel Robles, porte-parole de la plate-forme L’Ecole pour tous, qui défend l’enseignement en castillan.
Thème de campagne
Entre les deux positions, difficile de trouver un consensus. Jusqu’en 2018, un équilibre avait été trouvé grâce à un système divisé en deux lignes d’enseignement : soit en espagnol avec des cours de langue valencienne ou en valencien avec des cours de langue espagnole. Cette année-là, le gouvernement de coalition entre le Parti socialiste et les régionalistes du mouvement Compromis a cependant approuvé une loi afin d’« unifier le système d’enseignement », rappelle l’ancien ministre régional chargé de l’éducation Vicent Marza. « Pour tous les établissements, il est depuis obligatoire de donner au moins 25 % de cours en castillan, 25 % en valencien et 10 % en anglais. Les 40 % restant sont ensuite décidés dans chaque école en fonction du contexte sociologique. » Lorsqu’elle a été approuvée, des milliers de personnes, essentiellement défenseur de l’espagnol, sont sorties dans la rue pour s’opposer à cette réforme, sans faire plier pour autant l’exécutif régional.
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