
Pendant trois jours, du 26 au 28 juin, on n’a vu qu’elle. Tour à tour poisson-pilote d’Emmanuel Macron, maîtresse de cérémonie sélectionnant les personnalités locales à présenter au président de la République ou redresseuse de torts, quand certains messages de l’Elysée étaient, selon elle, mal interprétés par la presse ou certains élus. La dernière visite, fin juin, du chef de l’Etat à Marseille, dans le cadre du plan Marseille en grand, a confirmé le poids grandissant de la néodéputée Renaissance Sabrina Agresti-Roubache dans la Macronie. Un essor consacré par la nomination de cette Marseillaise de 46 ans au poste de ministre de la ville et au plan Marseille en grand, en remplacement d’Olivier Klein.
A New York depuis quelques jours pour assister au Forum politique de haut niveau sur le développement durable, au siège de l’ONU, Mme Agresti-Roubache a écourté son séjour américain, mercredi 19 juillet, pour revenir à Paris. Et devenir la première représentante de la deuxième ville de France à entrer dans un gouvernement depuis près de dix ans et le départ de la socialiste Marie-Arlette Carlotti.
La trajectoire politique de cette productrice audiovisuelle, fondatrice de la société Gurkin Production à l’origine de quelques documentaires et téléfilms, est totalement liée à sa rencontre avec le président de la République et son épouse, Brigitte Macron, dont elle est devenue une proche, en novembre 2016. Un épisode raconté dans son autobiographie, Moi, la France je la kiffe ! (Albin Michel, 2022).
A peine lancé dans sa première campagne présidentielle, Emmanuel Macron organise un repas dans un restaurant marseillais. Sabrina Roubache et celui qui deviendra son mari quelques mois plus tard, Jean-Philippe Agresti, alors doyen de la faculté de droit d’Aix-Marseille, font partie des convives. Le courant passe avec le futur couple présidentiel.
Connaissance du territoire
Quelques mois plus tard, la Marseillaise est sollicitée pour ouvrir le meeting du candidat Macron à la porte de Versailles, à Paris. Le futur président a flairé l’intérêt symbolique de cette femme à la parole « cash », aux origines populaires – fille de parents franco-algériens, elle est la troisième d’une fratrie de six et a grandi dans une cité pauvre de la ville – et au pragmatisme débridé. En avril 2022, c’est encore elle qui lance, dans sa ville cette fois, le meeting du président Macron en quête de réélection.
Entre ces deux dates, elle est devenue incontournable dans le monde politique local. Pendant la campagne des élections municipales de 2020, elle n’apparaît qu’au soutien de son mari, tête de liste dans le cinquième secteur pour la candidate Martine Vassal, alors chez Les Républicains (LR). Mais, un an plus tard, elle est au cœur des négociations entre l’Elysée et le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, pour la constitution d’une liste commune aux régionales de 2021. Candidate, Sabrina Agresti-Roubache décroche son premier mandat et le titre de « conseillère régionale spéciale » chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes et le harcèlement scolaire.
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