Le conseil d’administration du Groupe Casino, réuni lundi 17 juillet, a annoncé dans la soirée qu’il poursuivait les négociations en vue d’une recapitalisation avec les hommes d’affaires Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde) et Marc Ladreit de Lacharrière, désormais associés au fonds britannique Attestor, le plus important créancier du distributeur français (Franprix, Monoprix, Naturalia, Cdiscount). Avec d’autres investisseurs (dont l’identité n’est pas encore connue), ils prévoient d’injecter 1,2 milliard d’euros au capital du groupe en difficulté. En parallèle, 4,7 milliards d’euros de dettes, sur les 7,6 milliards supportés par Casino, devraient être effacés. Les autres prétendants, Xavier Niel, Matthieu Pigasse (actionnaires à titre individuel du Monde) et Moez-Alexandre Zouari, avaient renoncé, dimanche, à déposer une offre.
Objectif toujours affiché, obtenir un accord de principe avec les créanciers d’ici à la fin juillet afin de restructurer la dette, mais aussi de mettre en place de nouveaux financements : un crédit syndiqué de 750 millions d’euros, un prêt senior de 1,4 milliard d’euros et une dette opérationnelle de 900 millions d’euros, alors que la trésorerie de Casino est malmenée du fait de la dégradation de l’activité observée ces derniers mois dans les hypermarchés et supermarchés.
La proposition remise samedi par le consortium a été jugée satisfaisante par le distributeur. « Mission accomplie ! Nous avons reçu des engagements particulièrement forts et durables sur la préservation de l’intégrité du groupe, le maintien de l’emploi et des sièges. Cette préservation de l’intégrité de l’entreprise peut, par ailleurs, s’appuyer sur un business plan réaliste », explique un porte-parole du groupe. Le siège de Saint-Etienne « a vocation à devenir un centre d’innovation pour le groupe », selon les détails du plan de reprise dévoilés lundi soir par Casino. Les repreneurs en lice visent des « créations d’emplois en magasins et centres logistiques ».
Volonté de se diversifier
Il s’agit d’un pas important pour M. Kretinsky, qui avait échoué, en 2019, à racheter le grossiste allemand Metro, dont il contrôle 40 % des droits de vote à travers la holding tchèque EP Global Commerce. Après avoir fait fortune dans l’énergie, l’homme d’affaires a cherché à se diversifier, misant notamment sur le secteur de la grande distribution et de la logistique en Europe. Il possède, avec le véhicule d’investissement Vesa Equity Investment, plus de 25 % des droits de vote de Fnac Darty en France, 10 % de l’enseigne britannique Sainsbury’s ou encore des participations dans les opérateurs postaux britanniques et néerlandais.
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