
Souvent pris pour cible, les transports en commun n’ont pas encore dressé l’inventaire complet des dommages qui leur ont été infligés par les émeutes qui se sont succédé du 27 juin au 2 juillet à la suite de la mort de Nahel M., tué par un policier mardi 27 juin. Mais il ne fait déjà pas de doute que le bilan sera particulièrement élevé. Si les autorités gestionnaires des transports urbains ne disposent pas encore d’une évaluation globale, il apparaît que le plus lourd tribut sera payé par la région parisienne. Ile-de-France Mobilités, qui organise les transports publics au nom de la région, évalue à 20 millions d’euros les dégâts subis par le matériel roulant.
En tout, une quarantaine de bus ont été détruits ainsi que deux tramways sur pneus sur les lignes T6 (Viroflay-Châtillon) et T10 (La Croix-de-Berny – Clamart) d’une valeur de 5 millions d’euros l’unité. D’autres rames ont été endommagées ainsi qu’un tronçon du rail directeur sur la ligne T5 qui relie Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à Sarcelles (Val-d’Oise).
Pour sa part, la RATP, dont l’activité se concentre sur la petite couronne, recense la destruction de quinze bus dont douze ont été incendiés dans un dépôt d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) au cours de la nuit du 29 au 30 juin. Sans parler des dégradations commises sur le mobilier urbain, mais aussi sur l’infrastructure dont le coût, indique la régie, devrait atteindre plusieurs millions d’euros, en plus de la destruction du matériel roulant. Il faut aussi intégrer le manque à gagner occasionné par la fermeture prématurée du trafic (à 21 heures, puis 22 heures) pendant six jours pour des raisons de sécurité.
Retour à la normale en région parisienne
Malgré l’étendue des dommages, le fonctionnement des lignes de bus en région parisienne – où les transports en commun représentent un parc de 10 500 bus et cars – devrait pouvoir être globalement assuré sans trop de difficultés dans les prochaines semaines, selon Ile-de-France Mobilités. La période estivale enregistre en général une baisse sensible de la fréquentation.
En revanche, le retour à la normale sera beaucoup plus lent dans la communauté de communes de l’agglomération de Provins (Seine-et-Marne) frappée par la destruction de quatorze cars partis en fumée dans le dépôt de l’entreprise ProCars. Il est difficilement envisageable que ce réseau local qui compte une centaine de véhicules puisse renouer avec un trafic assuré dans des conditions habituelles dès la rentrée de septembre.
Par l’intermédiaire de l’Union des transports publics (UTP), les opérateurs de transports en commun ont sollicité le ministère des transports afin d’obtenir que les assurances indemnisent au plus vite la perte de matériel roulant. L’addition prévue pour remplacer celui-ci s’annonce élevée car les bus de nouvelle génération sont alimentés au gaz naturel GNV ou sont hybrides voire électriques, donc beaucoup plus chers que les précédents modèles diesel. A l’achat, un bus moderne se négocie entre 250 000 et près de 500 000 euros en fonction du type de modèle.
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