Le Coq sportif est dans une situation compliquée. La marque française de sport qui, en 2020, au nez et à la barbe de Lacoste, a décroché le contrat d’équipementier sportif de la délégation française d’athlètes aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris en 2024, a besoin de « trente millions d’euros cette année » de fonds propres, précise au Monde Marc-Henri Beausire, président et actionnaire principal du Coq sportif, par le biais de sa société d’investissement Airesis. La moitié de cette somme est déjà « sécurisée notamment auprès des actionnaires et de banques », assure celui qui espère aussi obtenir un prêt garanti par l’Etat au titre de l’aide aux entreprises françaises « affectées par la guerre en Ukraine ».
En 2021, après une année marquée par un effondrement de ses ventes à 90 millions d’euros en raison de la pandémie de Covid-19, Le Coq sportif avait procédé à une augmentation de capital à hauteur de 2,7 millions d’euros. Deux ans plus tard, en dépit du recours à la banque d’affaires Rothschild à cette fin, une nouvelle levée de fonds semble finalement être écartée, contrairement à ce qu’évoquait le quotidien L’Equipe dans son édition du 7 juillet.
La marque, dont les pertes d’exploitation ont atteint 2 millions d’euros en 2022 pour un chiffre d’affaires de 139 millions d’euros, fait face à d’importants besoins en fonds de roulement pour acheter ses matières premières pour le compte de ses sous-traitants et financer, notamment, la production de 1,5 million de pièces liées à son contrat JOP.
Retouches sur les prototypes
La majeure partie de ce volume de production concerne des vêtements sous licence Paris 2024 que Le Coq sportif commercialisera chez des distributeurs. Environ 375 000 de ces pièces sont des dotations que Le Coq sportif doit fournir au personnel et aux bénévoles de Paris 2024 ainsi qu’aux athlètes français lors des compétitions, des remises de médailles et au village olympique. Ce vestiaire ne sera pas celui porté par la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques prévue le 26 juillet 2024 ; cette mission pourrait échoir à l’une des marques du groupe LVMH. Le 20 avril, Bernard Arnault, son PDG, a confirmé négocier un contrat de partenariat premium avec Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojop), et le Comité international d’organisation (CIO).
Pour l’heure, les caméras sont braquées sur Le Coq sportif. Vendredi 7 juillet, L’Equipe a fait douter de la capacité de la marque au gallinacé à assurer la conception des tenues dites performance que portent les athlètes français lors des compétitions. Elle se heurterait à des problèmes techniques et au veto de certaines fédérations sportives, dont l’escalade.
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