
En apparence, l’activité des commerces, tous secteurs confondus, s’est bien tenue au premier semestre. En moyenne, le chiffre d’affaires des magasins a enregistré une hausse de 3 % par rapport à la même période de 2022, selon les chiffres publiés mercredi 5 juillet par la fédération pour la promotion du commerce spécialisé Procos.
Les magasins ont même réalisé « un bon mois de juin, le troisième meilleur mois depuis le début de l’année (+ 6,5 %), même si la toute fin a été compliquée » avec les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., tué le 27 juin par un policier lors d’un contrôle routier, a noté Emmanuel Le Roch, délégué général de cette fédération qui regroupe 310 enseignes (60 000 magasins). En ajoutant les ventes des sites Web des marques à celles des boutiques, l’activité du commerce spécialisé a augmenté de 2,7 % en valeur sur le semestre.
Mais ces résultats ont été gonflés par la hausse des prix. Les volumes de vente, eux, sont en baisse de 0,5 % sur le semestre. Les dépenses alimentaires, plus coûteuses (l’inflation y a atteint 15,1 % en juin sur un an), absorbant une plus grande part du budget des Français, ces derniers se restreignent sur d’autres produits.
Fin d’année incertaine
Outre l’habillement, dont l’activité a continué de se dégrader au fil des mois (− 2 % en volume et − 0,7 % en valeur au premier semestre), deux catégories sont particulièrement en difficulté. Le secteur de l’équipement de la maison, qui va du bricolage à l’électroménager en passant par la décoration, a vu ses ventes baisser de 1,5 % en volume. Celles des produits culturels, cadeaux et jouet ont reculé de 5 % (et de 2,2 % en valeur). « Le taux d’équipement élevé des Français pendant le Covid-19 en matière d’électroménager et le report des achats, qui ont des coûts élevés, comme le fait de rénover sa cuisine », expliquent la frilosité des ménages, selon M. Le Roch.
En revanche, le secteur de la beauté et de la santé a fait un bond (+ 3,5 % en volume et + 11,5 % en valeur), à la faveur d’un retour à la normale post-Covid des habitudes des Français, et d’une forte hausse des prix, notamment des parfums.
La fin de l’année reste incertaine. Avec une probable accalmie de l’inflation dans les mois qui viennent, et « moins de tensions sur l’énergie », M. Le Roch espère que les courses alimentaires des Français « capteront moins de parts de pouvoir d’achat. Sinon, cela voudra dire qu’il y a un vrai changement de comportement d’achats sur les biens de consommation ».