Plan d’épargne-retraite : comment bien le piloter

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Comme en témoigne le flux continu de créations de nouveaux plans d’épargne-retraite (PER), quatre ans après son lancement, ce produit est un succès. Certes, pour se faire une idée précise de cette réussite, il faudrait prendre en compte les transferts réalisés vers ce nouveau plan à partir d’anciens placements destinés à la retraite.

Les pouvoirs publics se montrent malheureusement de moins en moins diserts quant à l’ampleur de ces mouvements. Et l’objectif fixé par le gouvernement d’atteindre les 300 milliards d’euros d’encours de l’épargne-retraite mi-2022 n’avait toujours pas été franchi en mars. Celui-ci représentait alors 282 milliards d’euros, contre 200 milliards environ en 2018, l’année qui a précédé la création du nouveau plan. Désormais, le PER pèse presque 85 milliards d’euros.

De fait, ce plan destiné à préparer ses vieux jours se démocratise : 7,4 millions de PER étaient ouverts fin mars, un chiffre en hausse de 32 % environ sur un an. Sans doute l’émoi suscité par la réforme des retraites n’est-il pas étranger à cet engouement. Redoutant d’avoir à vivre avec de faibles pensions, les Français se constitueraient ainsi un petit bas de laine. Mais ce comportement de fourmi est aussi motivé par un gain fiscal immédiat.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Plan d’épargne-retraite : un succès à confirmer

Les versements sur le PER sont déductibles des revenus imposables, et l’intérêt est d’autant plus fort pour ceux qui paient le plus d’impôts. De plus en plus de contribuables alimentent leur PER en ayant principalement cet objectif en tête, sans trop se préoccuper du sort de l’épargne qu’ils y déposent.

Un transfert est toujours possible

Un comportement classique chez beaucoup d’épargnants français très en pointe lorsqu’il s’agit de profiter d’un avantage fiscal. Et une aubaine pour certains promoteurs de PER qui en profitent pour ponctionner des frais de toutes sortes. La pratique avait conduit Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, à demander aux créateurs de PER, en 2022, de communiquer un tableau récapitulatif des frais prélevés sur leurs plans. Une transparence indispensable qui n’a pas fait disparaître pour autant certaines tarifications excessives.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Epargne-retraite : le PER, un « bulldozer » de la défiscalisation

Le niveau des frais est d’autant plus important que ces derniers vont grignoter l’épargne pendant toute la vie du plan. Pour que le PER ne se transforme pas en une véritable boîte noire où l’on ne sait pas vraiment ce que deviennent les sommes qu’on y dépose, il faudra aussi être attentif à sa gestion. Des différences vont apparaître entre les établissements dans les prochaines années. Et, si l’on se réfère aux performances passées de l’assurance-vie, elles seront importantes.

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